Haïti : explosions de colère21/09/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/09/2825.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Haïti : explosions de colère

Depuis plusieurs semaines, la population pauvre exprime sa colère de manière explosive. Manifestations, révoltes, attaques de bâtiments publics et de résidences des riches se succèdent, amplifiées ces derniers jours par l’annonce gouvernementale d’augmenter le prix du carburant de manière démentielle : le prix du kérosène et du diesel a pratiquement doublé.

Déjà, le 2 septembre dernier, la Voix des Travailleurs, le mensuel de nos camarades haïtiens de l’OTR, consacrait tous ses articles à cette explosion sociale. Voici de larges extraits de son éditorial.

Exproprions les classes riches !

Insécurité, chômage, misère : depuis l’indépendance, les masses exploitées n’ont jamais connu mieux sous la direction des classes dominantes. Pire encore, 218 ans après, la cupidité, l’irresponsabilité de la bourgeoisie et de ses laquais propulsent tout le pays dans l’horreur des gangs armés comme forme de domination et d’exploitation des masses populaires. Depuis belle lurette, ceux qui dominent la société ont mille fois démontré qu’ils n’ont plus la légitimité d’être au contrôle de l’économie. À la classe ouvrière et aux masses populaires de s’organiser pour leur botter le cul.

Avec comme toile de fond, une insécurité aux multiples facettes, alimentée par les gangs armés, la classe ouvrière et les masses populaires subissent de plein fouet les affres des classes dominantes depuis de nombreux mois. Ayant acquis par la violence et par la ruse les moyens de production du pays, les classes riches se sont hissées en haut de la société et la font fonctionner à leur seul profit.

Aux problèmes de chômage croissant qui menace l’existence de la majorité de la population, les patrons répondent en licenciant encore plus. Le secteur de la sous-traitance qui comptait environ 60 000 emplois dans les années 1990, est au bord de la faillite. Les patrons exportent leurs capitaux vers d’autres cieux jugés plus sûrs, vers d’autres activités jugées plus rentables. Sans aucune indemnité de licenciement, les ouvriers sont jetés sur le pavé. Privés de la vente de leur force de travail pour vivre, ils sont condamnés à la déchéance.

Face aux problèmes de la cherté de la vie, les grands commerçants organisent le marché noir. Les prix des produits de grande consommation flambent sans cesse. Manger à sa faim devient la chose la plus difficile pour une famille de classe pauvre voire de classe moyenne. « Qu’ils crèvent, il suffit que nos comptes en banque soient bien alimentés », se disent les importateurs et autres trafiquants !

Les prix des produits pétroliers grimpent. Dans un tohu-bohu indescriptible, [les importateurs et distributeurs] vendent au marché noir trois fois plus cher le peu qu’ils arrivent à faire rentrer. Peu leur importe […] que les prix des transports grimpent et deviennent hors de portée de la population.

Les kidnappings se multiplient, les meurtres et les massacres sont monnaie courante dans les quartiers populaires. Les riches se déplacent en voitures blindées et s’entourent de hordes d’agents de sécurité, tout en continuant de financer, d’armer les gangs criminels contre la population.

[...]

Seule la révolution menée par les travailleurs aux côtés des paysans pauvres et des autres couches des masses exploitées mettra fin au règne des capitalistes et des grandons. La socialisation des moyens de production en est la condition indispensable. Il en va de la survie de la grande majorité de la population. Jeunes travailleurs, jeunes intellectuels, militants qui se reconnaissent dans ce combat, attelons-nous à mettre sur pied ce parti des travailleurs révolutionnaires qui organisera, guidera les masses exploitées vers la victoire.

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