- Accueil
- Lutte ouvrière n°2825
- Air France Industries – Orly-Roissy : une obole loin du compte
Dans les entreprises
Air France Industries – Orly-Roissy : une obole loin du compte
Après deux ans de blocage des salaires, la direction d’Air France a annoncé, mercredi 14 septembre, quelques augmentations : 2 % en novembre et, pour 2023, 2 % en février et 0,5 % en mai.
Elle prévoit aussi, mi-octobre, une prime « exceptionnelle » de 1 000 euros, mais en fait souvent moins car, dépendant de la présence au travail, elle pénalise ceux, nombreux, qui ont subi du chômage partiel.
À peine connue la nouvelle dans les ateliers et les hangars de la DGI (branche industrielle d’Air France) à Roissy et à Orly, ou à Éole à Villeneuve-le-Roi, ce qui revenait d’un peu partout, c’est que cela restait loin du compte.
Le lendemain, jeudi 15 septembre, à l’appel des syndicats CGT et SUD, plus de 500 travailleurs, répartis sur la journée entre Orly et l’usine de Villeneuve-le-Roi, où il y a beaucoup de jeunes aux salaires bas, ont commencé à discuter de ce qui manque à la fin du mois.
Dans la continuité de cela, toujours à l’appel de la CGT et de SUD, un arrêt de travail avec rassemblement s’est tenu le mardi 20 à la Maintenance de Roissy, d’Orly et de Villeneuve-le-Roi, avec les revendications suivantes : augmentation générale de 10 % avec un minimum de 300 euros net par mois ; une prime de 3 000 euros pour tous ; l’indexation des grilles salariales et des primes de transport.
À Éole (Villeneuve-le-Roi), à 10 heures, 150 des 900 travailleurs se sont retrouvés pour dire que des miettes restent des miettes, et que ce n’est pas ce qu’ils veulent. Ensuite, plusieurs d’entre eux se sont dirigés vers le site voisin d’Orly-Nord, passant par les ateliers des Moteurs, avant de participer, ensemble, à un rassemblement syndical devant la cantine à 200 environ derrière une banderole « 300 euros net par mois ». On entendait des travailleurs de Cabine et des Moteurs dire des propositions de la direction que « Cela ne suffit pas », « Ce n’est pas assez » ou « 4,5 % étalés sur plusieurs mois ne remplacent pas ce qu’on a perdu en deux ans. » Les représentants syndicaux, eux, ont annoncé qu’ils allaient préparer des heures d’information du personnel et « un gros mouvement d’ici une quinzaine de jours ».
À Roissy, toujours mardi 20, le rassemblement devant la cantine de la DM (Division de la maintenance) a réuni un peu moins de monde qu’à Orly, même s’il y a eu un gros débrayage dans le service voisin d’Hélios. Il est vrai qu’il y a là des jeunes qui n’y arrivent plus, car ils démarrent avec 1 350 euros par mois, alors que les « anciens » ne touchent pas plus de 1 700 euros après vingt ans de travail.
Depuis plus de deux ans, la direction d’Air France s’est fait assister à coups de milliards par l’État ; elle a supprimé plus de 10 000 emplois ; elle a bloqué et même diminué les salaires avec le chômage partiel... Et maintenant qu’elle se prépare à s’offrir d’autres compagnies en mobilisant des centaines de millions, elle croit pouvoir se permettre de distribuer une obole à ses salariés !
Il faut que s’organise une riposte à la mesure de ce que la compagnie peut et doit céder à ses salariés et à ceux de la sous-traitance.