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- Lutte ouvrière n°2821
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Leur société
Nos lecteurs écrivent Pas de vacances pour les enfants des classes populaires
J’habite Saint-Chamond, une petite ville ouvrière dans la Loire. Cette année, j’ai voulu partir en vacances avec mes amis, mais j’ai dû rester pour garder mon petit-fils, car il n’y avait pas de place au centre social municipal de Fonsala. J’y donne des cours de couture bénévolement toute l’année mais, quand j’ai voulu l’inscrire, on m’a dit qu’il n’y avait plus de place. Idem pour le centre aéré de Bujarret, dépendant aussi de la municipalité. De leur côté, les trois centres sociaux associatifs sont limités par le niveau de subventions que leur versent la municipalité, la CAF et le conseil départemental.
Ce n’est pas un cas isolé, plusieurs autres parents n’ont pas pu inscrire leurs enfants. Pour les 8-11 ans, sur cinq structures il y a en tout à peine plus de cinquante places pour une ville de 36 000 habitants. On nous dit que, pour avoir des places en juillet, il faut s’inscrire en mai. C’est premier arrivé, premier servi. Et en août c’est pire, car il n’y a que deux structures ouvertes sur cinq.
Pour beaucoup de familles qui n’ont pas les moyens de partir, les centres sociaux sont la seule possibilité pour que les enfants profitent de leurs vacances. Quand ils passent leurs journées au pied des immeubles, pendant que les parents sont au travail, ils sont une proie facile pour les dealers, qui en profitent pour recruter. Alors, chacun doit se débrouiller et jongler pour faire garder ses enfants par des proches, la famille, les amis.
Les politiciens font la morale aux parents qui ne s’occupent soi-disant pas de leurs enfants et, quand ils font mine de s’intéresser aux problèmes du quartier, ils annoncent des policiers pour « lutter contre la délinquance ». Mais c’est quand ils refusent de débloquer des crédits pour faire fonctionner convenablement les structures et s’occuper des enfants qu’on voit leur vrai visage : le mépris pour les problèmes des classes populaires.