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Dans les entreprises
Accidents du travail : pas de trêve estivale
Deux ouvriers, âgés de 43 et 47 ans, sont morts le 22 août sur leur lieu de travail à Auby, près de Douai dans le Nord. Ils s’ajoutent à la liste macabre des victimes de l’exploitation, dans un monde du travail qui produit toutes les richesses de la société, et y laisse souvent sa santé, et parfois sa vie.
Ces deux ouvriers, employés d’une société de transport de matières dangereuses, se trouvaient dans une cuve dont ils étaient chargés de la maintenance et des réparations. Pour une raison encore inconnue, la cuve n’avait pas été au préalable nettoyée des résidus des produits qu’elle avait contenus. Ils y sont morts asphyxiés par des émanations de gaz.
En France, en moyenne, deux ou trois travailleurs meurent chaque jour d’accidents du travail. Du moins si on s’en tient aux chiffres publiés par la Sécurité sociale, qui en a dénombré 733 en 2019, auxquels il faut ajouter 283 décès d’accidents de trajet entre le domicile et le lieu de travail.
Cette hécatombe, qui n’inclut pas les milliers de décès annuels dus aux cancers professionnels, survenant parfois des dizaines d’années après l’exposition à des substances toxiques, comme l’amiante ou les solvants par exemple, n’est pas considérée comme une priorité par les autorités qui n’ont jamais mis en place de système de recensement rapide de ces accidents : les derniers chiffres disponibles datent de 2019.
Le nombre d’accidents du travail mortels est du même ordre de grandeur que les homicides, mais les médias n’en parlent qu’exceptionnellement. Les ministres du Travail successifs ne s’en n’émeuvent jamais et ne se déplacent pas sur le lieu d’un drame dont a été victime un salarié. Les autorités considèrent l’autorité patronale comme sacrée, l’exploitation comme normale, et les accidents qui en sont la conséquence comme une fatalité.
Pourtant, des dizaines de millions de salariés vont chaque jour au travail pour gagner leur vie, pas pour la perdre.