Saisonniers : patron cherche salarié sous-payé10/08/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/08/2819.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Saisonniers : patron cherche salarié sous-payé

Il est difficile d’échapper en ce moment aux lamentations patronales sur la difficulté de trouver de la main-d’œuvre. Ainsi, début août, interviewé sur RMC, un directeur de parc d’attractions se plaignait d’être pris en otage par les demandes excessives des jeunes saisonniers.

Poser un jour de congé ou demander à finir exceptionnellement une heure plus tôt, voilà ce que ce patron considérait comme excessif. Et d’expliquer benoîtement que son parc, situé près de la frontière suisse, n’arrive plus à retenir les enfants de frontaliers, qui trouveraient de l’autre côté des jobs d’été payés 3 000 ou 4 000 euros. Il en concluait que « la solution sera peut-être des contrats de travail plus flexibles, que l’on puisse arrêter du jour au lendemain ».

Quand les prix de l’huile flambent, capitalistes et journalistes justifient cela par la pénurie. Mais lorsqu’il s’agit de pénurie de main-d’œuvre, les travailleurs n’auraient pas le droit de faire monter leur prix, c’est-à-dire les salaires. Les patrons considèrent comme normal de mettre les travailleurs en concurrence, mais que des travailleurs puissent oser les mettre, eux, en concurrence, quel culot !

On peut aussi rappeler que c’est le patronat qui a poussé une certaine Élisa­beth Borne, ministre du Travail, à remettre en cause l’an dernier l’indemnisation chômage des saisonniers. Ceux-ci ont besoin maintenant d’avoir travaillé six mois, soit deux saisons au lieu d’une, pour recharger leurs droits. Tout cela pour un salaire au smic, des heures supplémentaires non payées, et des conditions de logement souvent indécentes. On comprend que ça donne envie de fuir…

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