- Accueil
- Lutte ouvrière n°2819
- Grande distribution : un centime de baisse et un million d’encaisse
Leur société
Grande distribution : un centime de baisse et un million d’encaisse
En ces temps de hausse des prix, la prudence s’impose dans les magasins et bien des familles populaires comparent étiquettes et promotions avant de faire leurs achats.
Les patrons de la grande distribution le savent et se présentent en défenseurs du niveau de vie des consommateurs. Ainsi, Michel-Édouard Leclerc dit suspecter les industriels de gonfler indûment leurs tarifs et demande qu’une commission d’enquête fasse la lumière sur la formation des prix. Un représentant de Carrefour affirme « se tenir auprès de ses clients dans cette période difficile » alors que celui d’Intermarché certifie « revoir tous les tarifs avec les fournisseurs ». Le président de Système U, quant à lui, prétendait encore, il y a deux mois, accepter la hausse sans la répercuter sur les prix, et se présentait le 9 août à la radio comme un spécialiste, voire un chevalier, de la défense du consommateur.
L’aplomb de ces gens semble directement indexé sur leur chiffre d’affaires et leurs bénéfices. Car, contrairement à ce que prétendent leurs dirigeants, les grandes entreprises de distribution ne sont pas des associations à but non lucratif. Ce sont de grandes entreprises qui se battent pour servir le meilleur rendement possible à leurs propriétaires. Pour cela, elles font pression sur les fournisseurs en se regroupant en centrales d’achat géantes. Elles exploitent leurs salariés, maintenant les rémunérations au plus bas et utilisant toutes les combines du temps partiel, des contrats courts, de l’apprentissage et de la succession des stagiaires non payés. Comme tous les grands patrons, leurs dirigeants ponctionnent en permanence la vache à lait étatique. Ainsi la promesse récente, publicitaire elle aussi, de réaliser des économies d’énergie a été assortie d’une demande de subventions pour les glacières et les panneaux photovoltaïques installés sur les parkings.
Leur position de quasi-monopole a été acquise sous l’aide et la direction de l’État, par la concentration du capital, grâce à l’aménagement du territoire par et pour l’automobile. Conditionnée par une vie sociale réglée autour de l’exploitation capitaliste, elle s’est encore renforcée avec l’apparition du commerce en ligne. Aucun discours, si démagogique ou sirupeux qu’il soit, ne fera passer ces parasites pour des bienfaiteurs de l’humanité.