La principale portait sur l’embauche dans les diverses catégories. Pour cela, avant même le démarrage de la grève, les salariés s’étaient réunis par catégorie, par métier et par service, pour évaluer les besoins.

Au CHU de Essen, la grève était dirigée par un comité de grève comprenant soignants, ASH, brancardiers, administratifs, personnel ouvrier ou kinésithérapeutes. Ce comité d’une vingtaine de membres était élu chaque fois pour une semaine. Tous les problèmes, obstacles, décisions à venir, étaient discutés et votés chaque jour collectivement en assemblée générale des grévistes.

Les directions ont essayé par deux fois de faire interdire la grève par la loi, le droit de grève étant restreint en Allemagne. Beaucoup d’opérations étant annulées et reportées en raison de la grève, ce furent en permanence les calomnies contre les grévistes. Mais ceux-ci n’ont pas lâché ! Au contraire, ils ont multiplié les discussions avec les collègues non grévistes, souvent solidaires, les visites à d’autres hôpitaux et à des ouvriers d’entreprises en grève.

Après 77 jours de grève, les salariés des six CHU de Rhénanie-du-Nord-Westphalie ont obtenu la création d’environ 60 postes par CHU pour les secteurs non-soignants en grève. Et pour le personnel soignant, qui était de loin le plus nombreux en grève, ils ont arraché une convention collective « de décharge » : tous les membres d’équipes en sous-effectif recevront une compensation sous forme de jours de « décharge », à terme jusqu’à 18 jours de travail en moins par an.

Le 19 juillet, les grévistes ont décidé que cet accord était acceptable et qu’ils pouvaient mettre fin à leur mouvement. La lutte devra bien sûr continuer pour contrôler que les dispositions seront bien appliquées.

Les grévistes reprennent avec la conscience d’avoir beaucoup appris, d’avoir emporté une bataille et d’avoir créé des liens solides au-delà des catégories pour l’avenir. Un exemple que déjà d’autres hôpitaux commencent à suivre.