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Drame des migrants : les dirigeants de l’UE coupables et responsables
Après plusieurs jours d’attente en mer, les 387 migrants à bord de l’Ocean Viking, navire de l’ONG SOS Méditerranée, ont finalement pu débarquer dans le port de Salerne, en Italie, lundi 1er août.
Un autre navire humanitaire, le Sea Watch 3, transportant 438 migrants, avait pu accoster à Tarente au cours du week-end.
Cet été, plus encore que les années précédentes, le rythme d’arrivée de migrants en Italie s’est accéléré : des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants quittent les côtes libyennes sur des embarcations inadaptées et surchargées, se retrouvant parfois à plusieurs dizaines sur un simple canot pneumatique. Selon les statistiques du ministère de l’Intérieur italien, 34 000 personnes sont arrivées par la mer en Italie entre le 1er janvier et le 22 juillet, contre 25 500 sur la même période de 2021 et 10 900 en 2020.
À ceux-là s’ajoutent les migrants qui ne parviennent pas à atteindre les côtes italiennes. L’Organisation internationale pour les migrations estime que, depuis le début de l’année, 990 personnes ont disparu en tentant la traversée de la Méditerranée. Leur nombre est très certainement bien supérieur car beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer et sombrent sans avoir été repérées. La Méditerranée est ainsi devenue la route maritime la plus meurtrière au monde.
Ceux qui ont eu la chance d’être recueillis par le navire d’une ONG humanitaire doivent souvent y attendre, au moins une semaine, dans des conditions précaires, avant d’être autorisés à débarquer. Pour beaucoup de migrants, la porte d’entrée vers l’Italie se situe sur l’île de Lampedusa, à moins de 400 km des côtes tunisiennes. Son centre d’accueil, prévu pour 300 personnes, se retrouve à en héberger plus d’un millier. Beaucoup s’y entassent dans des conditions indignes ou sont contraints de dormir sur de vieux matelas en mousse à l’extérieur du bâtiment, à proximité de poubelles qui débordent, attendant d’être acheminés vers d’autres régions d’Italie. L’ancienne maire de Lampedusa a publié sur Facebook des images qui ont fait scandale, montrant des tas d’ordures et des sanitaires rendus inutilisables par les amas de déchets, avec pour commentaire : « Cela pourrait être des photos de Libye. Mais non, c’est l’Italie. »
C’est aussi l’Union européenne, aurait-il fallu ajouter. Car ces conditions scandaleuses d’accueil, ainsi que le nombre de morts en Méditerranée, sont la conséquence de la politique de fermeture des frontières, décidée et organisée par les dirigeants européens, en toute connaissance de cause.