Cela sera le premier texte présenté au Parlement dès la rentrée, a-t-il annoncé, car, selon lui, il y a urgence à prolonger la réforme mise en place l’an passé pour atteindre le plein emploi en 2027. Ce que Macron et ses suiveurs appellent plein emploi serait un taux de chômage de 5 % ; mais, pour un travailleur, le plein emploi signifierait la possibilité d’en retrouver un de son choix au bout de quelques semaines, et ce n’est pas avec un tel taux qu’il y parviendra.

Prenant modèle sur ce qui se pratique, affirme-t-il, au Canada, Dussopt veut durcir les règles d’indemnisation des chômeurs « quand le marché de l’emploi est favorable », et les assouplir « quand ça va mal ». Si on peut être sûr du durcissement, dans la foulée de la précédente réforme, la période risque de n’être jamais la bonne pour assouplir les règles !

En outre, le ministre annonce déjà que, pour toucher le RSA une fois les droits à l’indemnisation épuisés, il faudra avoir travaillé 15 ou 20 heures par semaine, dans « une activité effective qui permet l’insertion », précise-t-il. Autrement dit, il compte fournir une main-d’œuvre quasi gratuite à des patrons qui n’arriveraient pas à embaucher autrement, vu les conditions de travail et de salaire.

Non seulement ce sont les travailleurs qui, par leurs cotisations, financent en partie l’assurance chômage, mais le gouvernement veut leur imposer des conditions de plus en plus drastiques pour pouvoir toucher leur argent. En tout cas, les voilà prévenus : c’est dès le début octobre que les attaques vont commencer. Cela laisse le temps de préparer la riposte pour frapper avant d’avoir mal.