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Dans les entreprises
Toyota – Onnaing : les débrayages pour les salaires continuent
Depuis vendredi 6 mai, à l’usine Toyota d’Onnaing, dans le Nord, qui compte 5 000 salariés, des débrayages ralentissent la production de la Yaris.
Excédés par des cadences toujours plus dures, alors que les salaires n’augmentent pas, des ouvrières et ouvriers d’un secteur de l’Assemblage avaient organisé un premier débrayage le vendredi 6 mai en équipe du matin, suivi d’autres débrayages dans les équipes d’après-midi et de nuit. À chaque fois, cela avait provoqué l’arrêt de la ligne pendant 1 h 30 environ, avec environ 200 grévistes en tout sur les trois équipes. C’était certes une minorité, mais vue d’un très bon œil dans le reste de l’usine.
Le 10 mai, la direction avait tenté de calmer le mécontentement en annonçant une prime de 500 euros payable fin mai, pour tous les contrats, y compris intérimaires, et des discussions avec les syndicats sur les salaires. Elle commençait aussi à lancer des menaces à la délocalisation en cas de poursuite du mouvement.
L’opinion générale était que l’annonce d’une prime était loin de suffire et qu’il fallait une augmentation de salaire d’au moins 150 euros par mois, d’autant plus que Toyota venait d’annoncer un bénéfice record de 20,7 milliards d’euros ! Des débrayages avaient suivi, pour marquer le coup. Et, ici et là, le sujet suscitait des discussions et les ouvriers se comptaient pour participer à de prochains débrayages, en attendant le jeudi 19 mai, jour où se tenait la réunion entre les syndicats et la direction.
Mais, à partir du lundi soir 16 mai, c’est une autre grève qui a eu un impact sur l’usine Toyota, les travailleurs de Novares, sous-traitant de pièces plastiques en flux tendu, menant une grève pour les salaires. Le manque de pièces obligeait la direction de Toyota à mettre l’usine à l’arrêt une nuit et une journée complète. Le travail ne put reprendre que lorsque les travailleurs de Novares cessèrent leur grève, après avoir obtenu entre 105 et 125 euros d’augmentation mensuelle.
Cependant, à la réunion avec les syndicats, la direction de Toyota n’annonça qu’une minable augmentation de 35,30 euros ! Le mécontentement monta donc d’un cran et jeudi 19 mai, en équipe d’après-midi, 100 ouvriers débrayaient et attendaient l’équipe de nuit, dont 60 débrayèrent à leur tour. Enfin, dans l’équipe du matin du vendredi 20 mai, 250 travailleurs débrayaient, plus nombreux que les fois précédentes, défilant dans les ateliers pour tenter d’en entraîner d’autres.
Il faudra être plus nombreux pour arracher les augmentations importantes de salaire qui sont nécessaires. Mais les travailleurs qui ont débrayé ont commencé à mesurer leur force collective et cela ouvre la voie.