- Accueil
- Lutte ouvrière n°2808
- RATP Bus : trois jours de grève
Dans les entreprises
RATP Bus : trois jours de grève
Après les trois précédentes journées de grève de décembre, février et mars, les conducteurs de bus de la RATP étaient à nouveau appelés à la grève à partir du 23 mai, pour trois jours consécutifs cette fois.
Lundi 23 mai, environ 60 % des conducteurs étaient en grève pour s’opposer aux projets de la direction. Elle cherche à anticiper l’ouverture à la concurrence du réseau bus, prévue le 1er janvier 2025, en s’attaquant dès 2022 à leurs conditions de travail et de rémunération.
La première étape de ce plan a consisté, pour la direction, à chercher l’approbation des syndicats en claironnant qu’elle était prête à accorder l’équivalent d’un mois de salaire supplémentaire, mais en supprimant dans le même temps six jours de repos et les principales primes actuelles. Surtout, l’horaire serait allongé de 190 heures par an, l’équivalent d’un mois et demi de travail en plus. Les services en deux parties se multiplieraient et seraient autorisés le samedi, pouvant aller jusqu’à une amplitude de 13 heures, avec les heures de coupure non payées.
La direction se répand dans les médias en prétendant que les conducteurs RATP travaillent moins que les autres, en passant sous silence les horaires décalés, les lieux de prise de service différents des fins de service, qui obligent à venir très en avance se garer au dépôt, l’absence de décompte du temps de vestiaire ou de repas, qui existe pourtant dans d’autres entreprises.
Face à des travailleurs de plus en plus défiants vis-à-vis de sa propagande, et au refus des syndicats de signer son projet, la direction menace d’appliquer alors une « décision unilatérale » pour imposer une partie de ces mesures, avec une contrepartie réduite à moins de 40 euros brut par mois.
C’est contre tout cela et contre la perspective d’être tous transférés dans des filiales en 2025 que les conducteurs de bus se mobilisent. Ils se sont retrouvés sur les piquets de grève, puis rassemblés devant le ministère du Travail et le siège de la RATP, refusant d’être les éternels sacrifiés de cette course sans fin à la rentabilité qui détruit la santé et la vie de famille. La direction, qui comptait embobiner tout le monde en promettant la lune, en est pour ses frais.
Continuer à démasquer ses mensonges et à combattre la résignation est la seule façon de préparer l’avenir pour les conducteurs de bus de la RATP.
Correspondant LO