Arco-Vuitton – Châtellerault : les ouvrières exigent leur dû24/05/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/05/P14-1_Arco_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arco-Vuitton – Châtellerault : les ouvrières exigent leur dû

Dans l’usine Arco de Chatellerault, dans la Vienne, qui fabrique des sacs de luxe Vuitton, les ouvrières ont commencé une grève mercredi 18 mai pour revendiquer 150 euros d’augmentation net, à l’occasion des négociations salariales.

Illustration - les ouvrières exigent leur dû

C’est la direction qui, ne proposant que 70 euros, a mis le feu aux poudres. Des attroupements spontanés se sont formés devant les panneaux d’affichage syndical mentionnant la proposition patronale. Des ouvrières ont fait le tour des ateliers pour appeler à la grève. Dès le début de l’après-midi, 350 couturières se sont retrouvées ainsi sur le parking de l’usine en scandant : « Pas contentes ! Pas contentes ! » ; une pancarte mentionnait « Sous-traitants, oui ! Sous-payées, non ! » La surprise des patrons a été totale, car la grève a été reconduite dans les équipes décalées et l’équipe de nuit, surprise également du fait que la dernière grève datait de 2001.

Rassemblant 1 000 travailleurs, essentiellement des femmes, 720 en CDI et près de 300 en intérim, cette usine est connue pour pratiquer des bas salaires, guère au-dessus du smic, et une pression de l’encadrement de tous les instants. Les cadences imposées aux travailleuses engendrent des troubles musculo-squelettiques qui aboutissent dans certains cas à un licenciement pur et simple pour inaptitude.

En fin de semaine, les patrons annonçaient une augmentation de 86 euros... à condition de renoncer aux tickets-restaurant, à la prime d’ancienneté, etc. En bref, les ouvrières se seraient payé elles-mêmes une partie de cette augmentation. Cette proposition indécente a été refusée par les 550 grévistes du vendredi 20 mai, dont un certain nombre d’intérimaires Un appel à la poursuite du mouvement sous forme de débrayage a été privilégié par la CGT, pour le lundi suivant. Au final, lundi 23 mai, le débrayage était suspendu par le syndicat dans l’attente du résultat d’une nouvelle négociation à la demande de la direction. Elle s’est conclue par une augmentation de 100 euros net, accompagnée d’une majoration de 10 à 25 % des heures de nuit pour les travailleuses en décalé, un forfait mobilité de 100 euros, une journée de congé pour enfant malade par an.

La visite prévue, mercredi 25 mai, de responsables de l’entreprise de luxe Louis Vuitton, seul donneur d’ordres, a dû motiver les patrons pour chercher rapidement une issue à ce conflit. Le travail a donc repris, mais l’ambiance dans les ateliers n’est plus la même. Les patrons n’en ont pas fini avec les ouvrières d’Arco.

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