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- Lutte ouvrière n°2802
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Leur société
Nièvre : un département à zéro maternité
Depuis lundi 11 avril, il n’est plus possible d’accoucher à Nevers. Il n’y a plus assez de sages-femmes à la maternité. Depuis une semaine, il n’y avait plus que deux sages-femmes la journée et deux la nuit au lieu de quatre la journée et trois la nuit. Mais il y a eu d’autres arrêts maladie et la maternité a fermé.
Pour les futures mères, c’est l’incertitude. Elles devront aller dans d’autres maternités à plusieurs dizaines de kilomètres, mais pour l’instant, elles ne sont pas informées de leurs futures destinations. Les mamans qui viennent d’accoucher ne peuvent pas rester à la maternité et sont transférées ailleurs, parfois au dernier moment et sans savoir où elles vont aller.
Cela fait des mois que les sages-femmes manifestent et interpellent la direction du centre hospitalier de Nevers pour dire qu’elles ne sont pas assez nombreuses et que le travail qui retombe sur celles qui restent entraîne inévitablement des arrêts maladie et des démissions.
Il y a vingt ans, le département comptait quatre maternités : Clamecy, Decize, Cosne-sur-Loire et Nevers. Elles ont fermé les unes après les autres toujours pour les mêmes raisons : manque de personnel. La désertification médicale dans le département s’aggrave régulièrement. Dans deux petits hôpitaux du département, La Charité-sur-Loire et Château-Chinon, les services de médecine viennent de fermer par manque de médecins et d’infirmières.
Manifestement, les autorités se moquent de la santé publique, dans la Nièvre comme ailleurs. Pourtant les revendications des soignants et en particulier des sages-femmes sont bien connues, elles demandent que leur métier soit reconnu et des augmentations de salaire. Elles demandent aussi que de nouvelles sages-femmes soient formées. L’État a toujours méprisé leurs revendications.
Ce serait pourtant à elles de décider de ce qui est le mieux pour le fonctionnement des maternités où elles travaillent, mais la santé n’est pas organisée en fonction des intérêts des patients et du personnel. Elle est traitée comme si c’était un secteur économique comme un autre, qui doit d’abord rapporter, ce qui condamne les petites structures considérées comme non rentables.
Ce sont ceux qui travaillent dans la santé qui devraient la diriger, et tous ces problèmes de manque de personnel pourraient disparaître !