Storengy, filiale d’Engie, stocke le gaz du fournisseur dans ses dix sites sur le territoire français. Cette entreprise est accusée de libérer chaque année 2,5 millions de mètres cubes de gaz dans l’atmosphère par simple souci d’économies.

Ce gaspillage immense provient d’une pratique, la mise à l’évent, qui consiste à laisser échapper du gaz pour éviter les explosions, afin de sécuriser une canalisation lors d’une réparation. Parfois, cela se fait en une seule fois, et c’est l’équivalent de la consommation de gaz de tout un village qui part dans le ciel.

L’entreprise pourrait agir autrement. En faisant des dérivations et en capturant le gaz avant de faire les opérations de maintenance, il n’y aurait pas de gaspillage. Mais cela prendrait plus de temps et demanderait plus de personnel. Alors, comme le temps c’est de l’argent pour les capitalistes, cette pratique perdure.

Pour le profit, l’entreprise n’hésite pas à gaspiller du gaz et n’hésite pas non plus à contribuer au réchauffement climatique. Le gaz rejeté est du méthane, un gaz trente fois plus polluant que le CO2, donc trente fois plus réchauffant pour la planète.

Storengy n’est pas la seule entreprise à agir ainsi. Il semble que cette pratique soit généralisée à toutes les industries du gaz en France et dans le monde. Pourtant, une loi interdit la mise à l’évent depuis 2014. Mais elle ne prévoit aucune sanction ! Le gouvernement laisse ces entreprises polluer et gaspiller, comme il laisse les spéculateurs profiter de la situation pour accroître leurs profits. Il est tellement plus simple de faire la morale aux travailleurs pour qu’ils maîtrisent leur consommation de gaz.