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RATP Bus : préparer la suite
La grève appelée le 25 mars par tous les syndicats de la RATP a été suivie par la majorité des conducteurs de bus et de tram, ainsi que par des travailleurs du métro et de la maintenance. Aux bus, la mobilisation a été environ deux fois plus forte que le 18 février dernier et de nombreuses lignes ont été totalement fermées.
Pour les conducteurs RATP de bus et de tram, aux coups de rabot de l’inflation s’ajoute la remise en cause des conditions de travail dès juillet prochain, sous prétexte d’anticiper l’ouverture à la concurrence prévue en 2025. La direction réclame une hausse de 40 minutes du temps de travail quotidien et la perte de six jours de repos : l’équivalent d’un mois et demi de travail en plus par an, auquel s’ajouteraient davantage de services avec coupure, y compris le samedi, ce qui n’existait pas auparavant.
Ces reculs se traduiraient par des milliers de suppressions de postes, plus de problèmes de santé et de difficultés dans la vie personnelle, mais aussi par la fin des compensations liées aux services avec coupure, aux retards en fin de service et au travail sur les horaires de repas.
Pour persuader les travailleurs de courber l’échine dès à présent, la direction fait miroiter une augmentation du salaire mensuel, à condition qu’une majorité de syndicats signent, proposant 58 euros net, puis 90 euros après la mobilisation du 18 février. Dans les dépôts de bus, elle n’a pas ménagé ses efforts pour faire passer la pilule, avec vidéos, réunions de propagande payées en heures sup...
Mais son marché de dupes était accueilli avec de plus en plus de défiance, et la direction a reçu la réponse qu’elle méritait avec la grève du 25 mars. Des grévistes se sont rassemblés au siège de la RATP pour exprimer leur colère et la nécessité de riposter aux attaques des patrons du transport sous couvert d’ouverture à la concurrence. Les piquets organisés dès 5 heures ont permis aux liens créés lors de la grève des retraites de se raviver et d’accueillir des nouveaux autour d’un barbecue, comme aux dépôts des Lilas, de Créteil et de Thiais.
De son côté, la direction vient de décider d’envoyer à chaque conducteur une lettre annonçant la dénonciation d’une série de dispositions en vigueur sur les conditions de travail : quelques jours après la grève, elle hausse le ton et menace d’imposer de nouveaux horaires sans aucune compensation financière.
Les travailleurs savent qu’il faudrait un véritable mouvement de grève pour envoyer le projet de la direction à la poubelle. Une telle grève pourrait réussir à entraîner tous les secteurs de la RATP également réorganisés, filialisés ou menacés de l’être, comme les ateliers de Championnet, la maintenance, et aussi arracher des hausses de salaire, un des motifs de la mobilisation du 18 février.
Pour l’instant, beaucoup attendent, sans grand espoir, les dernières réunions direction-syndicats en avril. Mais la nette hausse de la mobilisation sur les réseaux Bus et Tram par rapport à la journée précédente donne la possibilité de s’appuyer sur ce succès pour défendre l’idée de s’organiser à la base et encourager chacun à prendre directement en main la préparation de la prochaine grève.