Défense nationale : l’ABC de la défense du capital30/03/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/03/2800.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Défense nationale : l’ABC de la défense du capital

Lors de son discours de Marseille, dimanche 27 mars, Jean-Luc Mélenchon a donné son sentiment sur la guerre en Ukraine et, plus largement, sur l’époque de tensions et de guerres qui s’annonce.

À la différence de nombre de ses concurrents, déjà au garde-à-vous et agitant des épouvantails taillés sur mesure – la Russie, la Chine, l’islamisme, les migrants – Mélenchon sait et écrit que la phase actuelle du développement du capitalisme engendre des tensions. De ces prémisses différentes, il tire pourtant la même conclusion que les autres candidats au poste de chef de guerre : il faut renforcer l’armée française.

Le programme militaire du candidat de La France insoumise, exposé sur son site, va de la dissuasion depuis l’espace jusqu’au retour de la conscription, de la fabrication française de la totalité des armements jusqu’au respect dû aux militaires, de la cyberguerre à la détection des sous-marins nucléaires par émission d’antineutrinos ! À quoi sert d’étaler un tel programme de mort industrielle, sinon à se montrer prêt à s’agenouiller devant la puissance du capital et à exiger des travailleurs qu’ils en fassent autant ?

Lorsqu’on a dit A en s’inclinant devant l’État, les frontières et la propriété privée des grandes entreprises, le moment arrive où l’on doit dire B et préparer la guerre, puis celui de dire C et la faire, au grand malheur des peuples, évidemment.

Les autres candidats de l’ordre, de Roussel à Zemmour, promettent également de renforcer la Défense nationale, même s’ils détaillent moins la question que le général en chef de la gauche de gouvernement. Les subtilités de la présence ou non dans l’OTAN et de son commandement, les velléités d’échapper à la tutelle américaine ou les engagements à s’y soumettre derechef ne cachent pas leur unité profonde. Elle se fait autour de l’État, de son armée, de son empire maritime, des intérêts des grandes entreprises, c’est-à-dire en fin de compte des coffres des familles qui les détiennent. Ils l’expriment tous de la même façon, en s’entourant de drapeaux tricolores, de références émues à la France et en chantant la gloire de la Défense nationale. Pour eux, gare à celui qui pense autrement !

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