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Leur société
Cabinets conseils : aux frais de l’État
Le recours accru de l’État aux cabinets conseils privés, les sommes versées à ces cabinets ainsi que le fait que l’un des plus sollicités, le cabinet McKinsey, n’a pas payé d’impôts en France depuis dix ans, font scandale.
C’est sous la présidence Sarkozy que le rôle de ces officines qui, pour certaines, sont françaises et ont des noms connus comme Capgemini, a commencé à se développer. Les sénateurs rapporteurs de la commission d’enquête actuelle ont mis en évidence la hausse continue des sommes payées à ces cabinets. En 2021, il s’agit de plus d’un milliard d’euros. Une journée de consultant est facturée en moyenne 1 528 euros.
S’il y a là une privatisation des services de l’État, le problème n’est pas pour autant de glorifier les hauts fonctionnaires qu’elles remplacent et leurs compétences, comme le fait par exemple Fabien Roussel pour le PCF. Une grande majorité des consultants de ces cabinets sont des hauts fonctionnaires ou des ministres reconvertis. Ils viennent des grandes écoles comme HEC ou l’école Polytechnique, y compris chez McKinsey. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils savent si bien répondre aux exigences d’économies voulues par l’État, au détriment de la population.
Ainsi, le gouvernement a fait appel à McKinsey pour piloter sa réforme sur le calcul et le versement des allocations logement (APL) avec pour objectif plus d’un milliard d’économies. Le cabinet McKinsey a facturé 3,88 millions d’euros sur deux ans le pilotage de cette réforme qui s’est traduite par une baisse moyenne de 73 euros pour 30 % des allocataires et par l’arrêt de toute allocation pour 8 % d’entre eux. En fait de simplification, la complexité des dossiers est devenue telle que de nombreux allocataires renoncent à demander des comptes ou à obtenir quoi que ce soit.
Le recours accru à ces cabinets de conseils est encore une façon d’enrichir des entreprises privées au détriment de l’État, même si sur le fond cette collusion entre le privé et l’État n’est pas nouvelle. Nombre de hauts fonctionnaires passent des cabinets ministériels à des postes importants dans le privé et vice versa. Que ce soit au sein des ministères ou à la direction des groupes capitalistes, ne s’agit-il pas dans les deux cas de servir la bourgeoisie ?