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- Lutte ouvrière n°2798
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Leur société
Île-de-France : régularisation des travailleurs sans papiers !
Depuis fin octobre 2021, trois grèves mobilisant près de 300 travailleurs sans papiers se poursuivent en région parisienne.
Elles touchent RSI, une société d’intérim du bâtiment, basée à Gennevilliers, DPD, filiale de La Poste pour le colis au Coudray-Montceaux, et Chronopost, l’autre filiale colis de La Poste, à Alfortville.
Les travailleurs en grève réclament leur régularisation auprès des préfectures, qui ne donnent pas suite. Venant principalement d’Afrique, ils ont fui des zones de guerre, le terrorisme et la pauvreté engendrée par le pillage de leur pays par l’impérialisme. Ils ont survécu aux camps, aux trafiquants, à la traversée périlleuse de la Méditerranée, avant de se retrouver en France à la merci de tout un système d’exploitation.
Ces travailleurs sont recrutés par des sociétés d’intérim qui prêtent cette main-d’œuvre ultra-précaire à des entreprises sous-traitantes de grands groupes : Mission Intérim ou Derichebourg Intérim par exemple fournissent du personnel à Derichebourg, l’opérateur qui assure le travail dans les locaux de La Poste pour les donneurs d’ordres Chronopost et DPD. C’est la même chose dans le bâtiment.
Ce système permet de diluer totalement les responsabilités des employeurs face à des salariés surexploités. Quand ceux-ci protestent, réclament leurs droits ou les documents permettant leur régularisation, ils se retrouvent dehors, les patrons se renvoient la balle, et affirment tous en chœur qu’ils ne sont pas les employeurs directs. Et ils ne les connaissent plus.
L’État couvre ces pratiques illégales des donneurs d’ordres et des sous-traitants, laisse faire et même cautionne. Les 83 grévistes de RSI Gennevilliers ont bien obtenu il y a trois mois les documents nécessaires à leur régularisation (Cerfa et attestations de concordance), mais c’est la préfecture des Hauts-de-Seine qui ne donne pas suite.
En plus des piquets de grève qu’ils tiennent devant chacune de leurs entreprises, ces travailleurs sans papiers manifestent plusieurs fois par semaine devant les sièges de leurs employeurs ou les représentations de l’État, préfectures, ministères. Ils ne lâchent pas.
Accueillir les réfugiés ukrainiens victimes de la guerre et leur permettre un séjour régulier en France est bien la moindre des choses, et tant mieux si le gouvernement s’y emploie. Il serait tout aussi indispensable de régulariser ces travailleurs africains, qui ont fui eux aussi des persécutions ou la misère, et qui contribuent par leur travail à faire fonctionner l’économie. Mais cette régularisation, il faut l’imposer !