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Leur société
Fonction publique : il faut des augmentations !
Quatre semaines avant le premier tour de l’élection, la ministre de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, vient de promettre une hausse du point d’indice qui sert de base de calcul du salaire des quelque 5,7 millions de travailleurs du secteur public.
Cette annonce a évidemment un fort parfum de campagne électorale, d’autant qu’elle ne serait effective qu’après les scrutins présidentiel et législatif. En réalité, cela n’engage pas beaucoup le gouvernement. Elle a également de quoi faire sourire ceux qui se souviendraient des arguments invoqués, il y a un mois à peine, par la ministre pour écarter une telle revalorisation.
Le gel du point d’indice décrété par Fillon, Premier ministre de Sarkozy, a initié en 2011 une perte importante de pouvoir d’achat pour les salariés de l’État. La seule micro-augmentation suivante a été de 0,6 %, en 2016, alors que Hollande préparait, lui aussi, un scrutin présidentiel, celui de 2017.
L’inflation officielle cumulée de février 2010 à février 2022, selon les statistiques de l’Insee, se monte à 15,9 %. Les salaires des employés de l’État ont donc perdu plus d’un sixième de leur valeur durant cette période. Des enseignants du mouvement des stylos rouges avaient par exemple calculé qu’en un peu moins de vingt ans, une professeure des écoles en milieu de carrière avait perdu près de 450 euros par mois sur sa paye.
Loin de provoquer, comme le déplore le LR Éric Ciotti, une « débauche d’argent public », cette promesse de la ministre ne risque pas de combler le manque à gagner creusé depuis des années dans le budget des travailleurs de l’État. Elle ne ramènera pas davantage à un niveau correct, permettant de vivre, les nombreux bas salaires des salariés de catégorie C, parfois inférieurs au smic.
Pour rattraper ce que leur a volé l’inflation, comme l’ensemble des travailleurs, ceux de la fonction publique d’État, hospitalière ou territoriale, devront imposer par leur mobilisation une véritable augmentation des salaires.