Air France, Delta, Lufthansa… : vol de vautours autour de l’ex-Alitalia16/03/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/03/2798.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Air France, Delta, Lufthansa… : vol de vautours autour de l’ex-Alitalia

Le groupe Air France-KLM, faisant équipe avec la compagnie aérienne américaine Delta et Virgin Atlantic, vient de déclarer officiellement son intention d’acquérir une participation majoritaire dans ITA Airways qui a succédé à Alitalia.

Én effet, le gouvernement italien vient de lancer la privatisation d’ITA. Air France-KLM et Delta, membres du groupement géant de compagnies Skyteam, comme ITA d’ailleurs, contrôlent déjà une bonne part des vols transatlantiques grâce à des participations croisées en capital. Face à elles, on trouve la plus grande compagnie européenne, l’allemande Lufthansa, membre d’un groupement aérien mondial concurrent. Elle a annoncé vouloir acheter 40 % du capital d’ITA, dont la valeur estimée varie entre 1,2 et 1,4 milliard d’euros. Et il y a aussi sur les rangs un fonds international qui détient des participations dans plusieurs compagnies à coût réduit.

Les compagnies aériennes se livrent à une concurrence au couteau pour accroître leur taille et mettre la main sur la plus grosse part de cet immense gâteau qu’est le trafic aérien mondial. Celui-ci a certes connu un trou d’air avec la pandémie de Covid et le fort ralentissement des déplacements aériens qui en a résulté. Mais cette situation ne durera pas éternellement et les capitalistes qui contrôlent les compagnies, les aéroports, les multiples services qui en dépendent et la construction d’avions à l’échelle mondiale, tablent sur une reprise rapide de la progression du trafic aérien.

En outre, comme l’illustre le cas d’ITA, la crise actuelle fournit à tous ces vautours des occasions de réaliser des affaires à bon marché. Ainsi, depuis 2017 qu’Alitalia, victime de la concurrence mondiale, a fait faillite, le gouvernement italien l’a prise en tutelle. Et, afin de la rendre plus rentable, donc plus appétissante pour de futurs repreneurs, il y a fait le ménage à leur place, en licenciant le personnel d’Alitalia, qu’il a réembauché au cas par cas dans la nouvelle structure ITA, à des conditions de salaires et de travail dégradées.

Au même moment où des compagnies comme Air France, KLM, Lufthansa pleurent misère dans les médias pour justifier que leur État les aide encore et à nouveau, on notera qu’aucune n’a visiblement de difficultés pour trouver le milliard d’euros qui leur permettra de mettre la main sur ITA, ses dessertes, ses créneaux de décollage et d’atterrissage dans les aéroports ainsi que sa clientèle.

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