Aux services sociaux de la Ville de Paris, cela fait des années que de très nombreux postes ne sont pas pourvus. La direction augmente la pression pour que nous acceptions de prendre les dossiers supplémentaires au détriment de notre santé et des personnes suivies.

La politique d’économies à tout prix ne touche pas seulement les agents qui dépendent directement de la ville. Je voudrais dénoncer notamment les conditions de travail de ceux parmi nous qui sont employés par des entreprises sous-traitantes. Ces collègues sont particulièrement méprisés par leurs employeurs, mais aussi par notre direction.

Récemment, dans un des centres du 20e arrondissement, nous avons tous été bouleversés par l’accident grave de notre collègue qui a fait une chute en nettoyant les fenêtres. Il est toujours dans un état très critique.

L’attitude de la direction nous a tous révoltés. Elle a maintenu l’accueil ouvert comme si de rien n’était. Puis, dès le lendemain, elle s’est empressée de rejeter la responsabilité pour cet accident sur la seule entreprise sous-traitante. Elle est même allée jusqu’à reprocher à notre collègue accidenté d’avoir pris des risques faute de matériel de travail adéquat. Quelle hypocrisie ! Comment refuser de laver les carreaux avec un escabeau trop bas et sans perche, sans risquer de perdre son travail ? Devant nous, la direction faisait mine de découvrir les conditions dans lesquelles l’entreprise sous-traitante faisait travailler notre collègue depuis des années. C’était insupportable et nous le lui avons dit. (…)

Ce système permet aux entreprises sous-traitantes de presser les collègues comme des citrons. Il permet aussi à notre direction de s’en laver les mains tout en faisant des économies en choisissant les entreprises les moins chères et les moins scrupuleuses. En effet, l’équipe du ménage doit faire en deux heures le travail qui nécessiterait une heure de plus. (…)