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élection présidentielle 2022
Nathalie Arthaud : “Tout dépendra de nos combats”
Entre le 1er et le 6 mars, Nathalie Arthaud a poursuivi sa série de meetings, à Orléans, Reims et Strasbourg. Elle a également rencontré plusieurs dizaines de lycéens et étudiants à Caen, et animé un débat à la fête régionale de Lutte ouvrière à Metz.
Plusieurs participants ont exprimé leur révolte face au manque de moyens dans des secteurs vitaux pour la population, et aux salaires indécents qui sont par exemple de 1 600 euros net avec de l’ancienneté pour prendre en charge des adultes lourdement handicapés, ou de 1 350 euros net pour un poste d’aide-soignante dans une clinique privée. À cause du manque de structures d’accueil, une mère de quatre enfants disait devoir payer 500 à 600 euros de garde par mois si elle voulait travailler. Un étudiant avec une bourse de 400 euros par mois et un loyer de 250 euros, qui est obligé de sauter des repas, demandait à Nathalie ce qu’elle pourrait faire pour lui. Un jeune éboueur, constatant que ses collègues sont cassés par le travail bien avant la retraite, lui demandait si elle ramènerait la retraite à 60 ans, et plusieurs participants demandaient comment elle appliquerait son programme.
Nathalie a donc rappelé qu’elle ne se pose pas en sauveur suprême. « Je ne dis pas : « Moi présidente »! Je ne suis pas une vendeuse de promesses. Ce dont nous avons besoin pour vivre, il faudra l’arracher. » Car la société est bien assez riche pour permettre à tous de vivre dignement : les 137 milliards d’euros de profits du CAC 40 en donnent un aperçu. Mais les travailleurs auront à se battre pour arracher ce dont ils ont besoin. Un ancien de la sidérurgie en a témoigné en racontant que, grâce à leurs luttes, au lieu de finir au chômage lorsque les entreprises ont licencié en masse, lui et ses camarades ont obtenu de partir à la retraite à 50 ans. Il tenait à dire aux jeunes présents dans la salle que c’est possible !
Ceux qui évitent de dire qu’il faudra se battre pour tout préparent les trahisons de demain. C’est le cas de Jean-Luc Mélenchon ou Fabien Roussel lorsqu’ils prétendent qu’une fois au pouvoir, ils résoudront tous les problèmes ou annoncent des « jours heureux » : « Ils nous désarment. C’est un appel à la passivité. Ma candidature, c’est exactement l’inverse ! »
Bien des sujets d’inquiétude et de révolte ont été évoqués lors de ces réunions, notamment la crise économique, le dérèglement climatique, et bien sûr la guerre en Ukraine. « Il faut faire le lien entre tout cela : tant que le monde sera dominé par la classe capitaliste, on n’aura ni la paix, ni la satisfaction des besoins de tous, ni la possibilité de planifier la production en respectant les hommes et la planète. » Alors, le véritable enjeu n’est pas de choisir le nouveau locataire de l’Élysée, mais de se préparer à renverser cette classe capitaliste.
« Oui, on peut vivre mieux, mais moi je ne baratine pas : cela dépendra de nos combats, et de rien d’autre. » C’est bien l’idée la plus importante à faire entendre dans cette campagne présidentielle, au moment où les candidats redoublent de promesses. Nathalie a quelques occasions de s’exprimer dans les médias, mais très peu de temps pour développer ses idées. Alors, comme l’a dit un camarade, il faut que chacun soit « une télé sur pattes pour les faire connaître autour de lui » !