La direction de Michelin a annoncé fermer la majorité de ses usines en Europe, expliquant aux salariés que la guerre en Ukraine provoque une pénurie de noir de carbone. L’entreprise en importerait plus de 35 % de Russie, via l’Ukraine, et dit n’avoir « pas de visibilité sur les approvisionnements pour les jours à venir ».

Michelin devance donc la pénurie et réorganise la production. Cela se traduit pour le site de Cholet par une fermeture du vendredi 4 mars à 13 heures jusqu’au mardi 8 mars à 5 heures, puis du vendredi 11 mars à 5 heures au lundi 14 mars à 5 heures. Cette décision de la direction est financée par les salariés eux-mêmes, qui se voient imposer des jours de congé. Certains faisaient remarquer que, vu le rythme du travail, ils n’avaient rien contre un week-end de quatre jours, mais que ce n’était pas à eux de payer pour les problèmes logistiques de Michelin.

Tous les salariés sont perdants dans cette situation, en particulier ceux d’équipe du week-end, qui perdent jusqu’à six jours de congé d’un coup ! Ces jours de repos imposés ne sont-ils que le début d’une longue série ? En tout cas, chacun à l’usine sait que le patron dispose d’un outil supplémentaire pour ne pas débourser un centime, avec le dispositif du chômage partiel financé par l’État.

Comme l’a rappelé un militant CGT du site : « On nous prend des jours de congé pour pallier cette crise, quand l’entreprise en 2021 bat des records de bénéfices. Quand ça va bien, ce sont les actionnaires qui se gavent, et quand ça va mal ce sont les salariés qui trinquent ! »

Le Maire et Macron annoncent déjà la couleur : ce sont les classes populaires qui vont payer les conséquences économiques de la guerre en Ukraine. Il faudra au contraire imposer aux patrons de prendre sur les bénéfices qui, pour ­Michelin, ont atteint presque 2 milliards en 2021.