Macron et les droits des femmes : cause toujours09/03/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/03/2797.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Macron et les droits des femmes : cause toujours

Le candidat Macron a félicité le président Macron pour son bilan concernant les droits des femmes. Il est bien le seul ! En réalité, les droits des femmes ont régressé, pour la bonne raison que l’ensemble de la classe ouvrière, dont les femmes constituent la partie la plus exploitée, a été attaquée par le gouvernement Macron et le patronat.

La lutte contre l’oppression des femmes a été érigée au rang de « grande cause du quinquennat », ce qui ne coûtait pas un centime. Mais derrière la façade, la réalité a été les économies dans le financement des associations d’aides aux femmes, réduisant de fait les moyens pour les femmes d’échapper aux violences sexistes. Les mesures réelles pour lutter contre les violences ont été dérisoires. 500 bracelets anti-rapprochement ont été distribués et 3 000 téléphones « grave danger ». Cela ne représente que 2 % des cas de violences conjugales.

Les députés pro-gouvernement ont fini, après des débats sans fin, par voter un allongement de la durée pour une IVG, mais les centres pour pratiquer des IVG continuent de fermer. Et, pour bien des femmes des milieux populaires, accéder à la contraception reste un parcours de la combattante.

Non seulement le gouvernement n’a pas lutté contre les discriminations dans les entreprises, mais il a même eu le cynisme d’aider le patronat à camoufler ce problème. Il a créé un « index de l’égalité », qui a permis aux directions des entreprises de s’attribuer elles-mêmes de très bonnes notes sur cette question, quelle que soit la réalité vécue par les travailleuses. Ainsi le champion de l’index en 2021 a été Air Liquide, avec 99 points/100, alors même que l’écart entre la rémunération moyenne des hommes et celle des femmes s’y monte à 2 000 euros.

Et surtout, toute la politique de Macron a abouti à augmenter la précarité et la pauvreté, dont les femmes travailleuses sont les premières victimes.

Il n’y a rien à attendre des gouvernements passés ou à venir. Le combat contre l’oppression des femmes exige de ne pas se contenter de lois censées les protéger. Dans une société dont le fondement est l’exploitation, la domination des plus riches et le respect de la hiérarchie sociale, rien venant d’en haut ne peut les protéger. Il n’y a qu’à voir comment les mêmes préjugés persistent dans les commissariats à l’égard des femmes venant porter plainte.

Dans les entreprises, quand une travailleuse proteste auprès de sa hiérarchie et met en cause les comportements sexistes de ses supérieurs, ce n’est pas elle qui est défendue. La question n’est pas seulement que « la parole se libère », mais comment imposer ses droits contre le système en place.

Seule la lutte collective en lien avec celle des exploités peut faire avancer le sort des femmes.

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