« 100 euros, c’est quand même pas déconnant compte tenu des prix qui augmentent et de la difficulté du boulot à courir derrière la benne par tous les temps », dit l’un des travailleurs. Ils réclament aussi l’embauche de tous leurs collègues contractuels, qui font le même travail mais subissent les pressions continuelles, au risque de ne pas être repris.

Le maire PS et ancien ministre, Stéphane Le Foll, n’a affiché que mépris et provocation envers ces travailleurs, sous-entendant par voie de presse qu’ils menaçaient de couler les finances de la ville par leurs revendications. Il les a menacés « de prendre des mesures nécessaires pour garantir la salubrité », c’est-à-dire de faire appel à une entreprise privée pour assurer le ramassage des déchets. Il affirme que leur grève est illégale et multiplie les tentatives d’intimidation, en envoyant des huissiers devant le piquet de grève du centre de tri un dimanche à 22 heures, ou en poursuivant les syndicats en référé au tribunal. Le Foll se campe en matamore et a déclaré lorsqu’il a reçu une délégation de syndicalistes : « J’ai fait plier les forains, ce n’est pas vous qui allez me faire plier. »

La juste réponse à ce Rambo d’opérette ne s’est pas fait attendre : vendredi 25 février, les employés de la cuisine centrale qui alimente les cantines des écoles primaires se sont mis en grève à leur tour et, le lundi 28 février, une partie des Atsem des maternelles débrayaient aussi une heure. Ce jour-là, les travailleurs poursuivaient leur grève et appelaient leurs collègues des espaces verts et du service de l’eau et de la voirie à les rejoindre.

Cette grève des territoriaux du Mans continue donc. L’étendre sera le meilleur moyen de la renforcer et d’obtenir les 100 euros pour tous et des embauches.