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Dans les entreprises
PSA-Stellantis : profits record, le mécontentement en prime
Le 23 février, le groupe Stellantis a annoncé un bénéfice record de 13,4 milliards d’euros, trois fois plus que l’an dernier. Cela mesure l’aggravation de l’exploitation de tous les travailleurs du groupe, embauchés, intérimaires et sous-traitants.
L’année 2021 a encore été marquée par le Covid et par les soubresauts d’approvisionnement des puces électroniques, avec du chômage partiel à la clé. Mais tout cela ne compte pas pour les actionnaires du groupe, issu de la fusion des groupes automobiles PSA et Fiat-Chrysler. Ils vont pouvoir se gaver de dividendes, en plus des flots d’argent public qu’ils ont perçus dans bien des pays.
À la suite de l’annonce de ces bénéfices gigantesques, Carlos Tavares, le PDG de Stellantis, a précisé que les ouvriers de PSA toucheraient une prime d’intéressement de 4 000 euros brut, ce qui revient à 3 600 euros net au maximum, pour ceux qui n’ont eu aucune absence. En effet le montant est calculé au prorata de la présence, alors qu’il y a eu beaucoup d’absences à cause du Covid. Par ailleurs, cette prime est à peine supérieure à celle de l’an passé, alors que les bénéfices ont triplé. Elle ne représente au total que 1,9 milliard d’euros, alors que les actionnaires vont toucher 3,3 milliards d’euros de dividendes.
Dans les ateliers, cette annonce a été ressentie comme une provocation supplémentaire, après celle d’une augmentation des salaires dérisoire de 2,8 %, qui ne correspond même pas à l’inflation officielle. Les jours suivants, le mécontentement s’est accentué quand le montant de la prime des travailleurs de Fiat-Chrysler aux États-Unis a été connu : l’équivalent de 13 000 euros. Les discussions sur les chaînes, dans les salles de pause, ont été animées.
Ces primes d’intéressement, que le patron fait miroiter comme un juste partage des bénéfices, sont une arnaque. Elles sont manipulées à son bon vouloir. Pour le même groupe, en Italie, la prime annoncée est seulement d’environ 1 400 euros. Et de toute façon, dans toutes les usines, les intérimaires, nombreux du fait de la politique de précarité du patron, ne touchent rien, ce qui est scandaleux.
Alors, pour compenser les pertes de salaire, il ne faut compter ni sur les primes du patron, ni sur ses calculs. Ce sont des augmentations de plusieurs centaines d’euros qui sont indispensables, avec une indexation sur les prix, et cela pour tous les travailleurs.