La Poste : halte à la répression !02/03/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/03/2796.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste : halte à la répression !

Vincent Fournier, secrétaire départemental de Sud Poste dans les Yvelines, a été expulsé par la police de la plateforme courrier de Versailles le 8 février à la demande de la direction.

Il disposait pourtant des mandats syndicaux lui permettant d’intervenir dans tous les centres du département.

La direction n’a pas supporté que ce militant veuille informer les postiers sur la prochaine réorganisation. Celle-ci devait supprimer seize postes sur les 142 de la plateforme, soit plus de 10 % des effectifs. Au passage, des postiers perdraient des indemnités de repas, jusqu’à 70 euros par mois, et 26 jours de congés. Ce projet devait être examiné en CHSCT quelques jours plus tard.

Vincent était présent depuis deux bonnes heures et parlait avec les postiers encore présents, nombre de facteurs étant déjà partis en tournée, lorsque la directrice est arrivée et lui a dit de partir. Devant son refus, elle a appelé la police, accusant le militant de violation de domicile. Les policiers sont entrés mitraillette à la main pour le faire sortir. L’un d’entre eux a saisi le téléphone d’un autre postier qui filmait, l’accusant de faire obstruction au travail de la police. La direction de La Poste n’en est pas restée là et a convoqué Vincent Fournier à un entretien en vue d’une sanction

Partout, la direction de La Poste supprime des emplois et réprime ceux qui veulent s’y opposer, ne serait-ce qu’en informant leurs collègues de ce qui les attend. Elle veut être la seule à distiller ses informations, ou plutôt ses mensonges. Elle multiplie pour cela les séances organisées par les chefs, mais la moindre prise de parole d’un militant est sanctionnée, sous prétexte qu’elle devrait avoir l’autorisation de la direction, alors même que celle-ci n’en accorde pas. Les réorganisations se succédant, le nombre de sanctions augmente, devenant de plus en plus lourdes.

Quand un mouvement de grève éclate, les grévistes se voient interdire de pénétrer à l’intérieur de leur centre, et la direction fait relever par huissier les noms de ceux qui tentent de passer outre. Elle dénie même aux postiers le droit de raconter à l’extérieur et aux journalistes ce qu’ils vivent, au nom d’un prétendu devoir de réserve.

Toutes ces sanctions sont scandaleuses. La direction de La Poste manie d’autant plus volontiers le bâton qu’elle sait que toutes ses mesures aggravant les conditions de travail peuvent finir par provoquer une explosion de colère. Mais au bout du compte, en s’en prenant ainsi aux travailleurs, elle ne fait que leur fournir des raisons supplémentaires d’entrer en lutte.

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