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Leur société
IVG : une nouvelle loi mais toujours pas de moyens
L’Assemblée nationale a voté le 23 février l’allongement du délai légal d’interruption volontaire de grossesse (IVG) de 12 à 14 semaines.
C’est une avancée pour les femmes, mais comme aucun moyen supplémentaire n’est prévu pour les centres d’IVG, cette nouvelle disposition ne suffira pas à améliorer vraiment l’accès à l’avortement.
En France, entre trois mille et cinq mille femmes vont aujourd’hui avorter à l’étranger. Dans nombre de pays européens, la législation est bien plus souple qu’en France, où s’exerce fortement la pression des milieux catholiques réactionnaires. En Angleterre par exemple, les femmes peuvent avorter jusqu’à 24 semaines.
Nombre de femmes renoncent aujourd’hui à se faire avorter parce qu’elles ont dépassé les délais légaux et qu’elles n’ont pas les moyens de payer un voyage à l’étranger. Ce sont bien sûr les femmes des milieux les plus précaires qui sont touchées. C’est d’autant plus vrai que les possibilités d’accès aux centres d’interruption de grossesse ne cessent de se réduire : en une dizaine d’années, 130 centres de régulation des naissances ont fermé leurs portes. Dans certains départements, il faut faire une centaine de kilomètres pour en trouver un et attendre parfois jusqu’à cinq semaines pour obtenir une consultation.
La loi comporte une autre avancée : les sages-femmes pourront maintenant pratiquer des IVG instrumentales, et plus seulement médicamenteuses. Il n’est cependant pas certain que cela compensera le manque de praticiens. D’autant que, cédant à la pression des milieux les plus conservateurs, le ministre de la Santé Olivier Véran s’est fermement opposé à la remise en cause de la clause de conscience qui permet aux obstétriciens de refuser de pratiquer un avortement. Le droit des femmes à disposer de leur corps est toujours à conquérir !