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Dans les entreprises
Hôtellerie : l’art d’occuper le tapis vert
Après les négociations sur la grille salariale achevées le 17 janvier, les patrons de l’hôtellerie-restauration ont entamé mardi 22 février de nouvelles négociations avec les syndicats. Les rencontres s’étaleront jusqu’à fin mai.
Côté grille des salaires, seule la CFDT a signé l’accord, qui devrait maintenant s’appliquer à tous les établissements d’ici le 1er avril. Officiellement, l’augmentation atteint 16,33 %, ce qui ne signifie pas grand-chose puisque ce pourcentage est calculé sur la rémunération moyenne. En réalité, la CGT chiffre la hausse à 5 % pour le bas de l’échelle salariale et même à 1 % pour le premier niveau de salaire.
La principale organisation patronale du secteur, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), dirigée par des représentants des grands groupes, s’est félicitée de l’accord salarial et elle entend bien que les négociations suivantes lui soient aussi favorables.
Les problèmes sont nombreux : pas de treizième mois, pas d’aménagement ni d’indemnisation des coupures entre le service du midi et celui du soir, majoration de 10 % au lieu de 25 % des heures supplémentaires, sans compter le travail du week-end, les horaires du soir à rallonge. Les conditions de travail sont lourdes et la précarité très fréquente dans certains établissements, où les travailleurs peuvent avoir des contrats de quelques heures par semaine. L’UMIH a déjà dit non au treizième mois ou à la prime du dimanche mais se dit disposée à négocier l’intéressement et l’épargne salariale, ainsi que quelques compensations en jours de repos. Pas de quoi susciter des vocations !
Plusieurs établissements ont connu récemment des mouvements de grève, comme un Hard Rock Café ou la brasserie Wepler à Paris : il en faudra bien d’autres pour que ces grands patrons qui se lamentent sur la difficulté à recruter ravalent leur morgue et ouvrent leur portefeuille.