Ces douze derniers mois, les conditions ont été particulièrement difficiles : surcharge de travail, manque de personnel, arrêts fréquents des installations dus à leur vétusté. À tous ces problèmes, la direction n’a pas proposé de solution. Le summum a été atteint lorsqu’elle a fait distribuer des parapluies en protection aux égouttures d’acide tombant des installations !

En dépit de tout cela, le site a battu l’an dernier tous les records de production. Alors, quand la direction a saisi tous les prétextes pour repousser la date des négociations salariales (NAO), la colère a débordé. L’ensemble des travailleurs postés, opérateurs et agents de maîtrise, se sont mis en grève, ainsi qu’une partie de ceux en journée.

Les grévistes ont fait connaître leur mouvement en s’adressant aux travailleurs d’Arkema, sur le même site géographique, ainsi qu’aux salariés des entreprises sous-traitantes. Ils ont reçu un accueil d’autant plus chaleureux que les travailleurs d’Arkema avaient eux-mêmes fait grève pour leurs salaires, il y a quelque temps. Quant à ceux des sous-traitants, plusieurs disaient « qu’eux aussi feraient bien de s’y mettre ».

Jusque-là, la direction de Daikin fait la sourde oreille, essayant de convaincre les grévistes d’attendre la date des NAO. Mais ils ont décidé de poursuivre leur mouvement, bien conscients qu’il faut maintenir le rapport de force avec leur patron.