Climat : un pas de plus vers le précipice02/03/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/03/P16_Climat_ok_Lupo2.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans le monde

Climat : un pas de plus vers le précipice

Le 28 février, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a publié un nouveau rapport dont les conclusions peuvent se résumer en une phrase : les catastrophes hypothétiques annoncées par son rapport de 2014 sont désormais engagées, car rien n’a réellement été fait pour les éviter.

Illustration - un pas de plus vers le précipice

On s’acheminerait donc vers la pénurie d’eau pour quatre milliards d’êtres humains et le risque de famine, une multiplication d’événements climatiques catastrophiques, l’apparition de nouvelles maladies et le développement des anciennes, comme le choléra, la disparition accélérée de nombreuses espèces végétales et animales. Devant ces sombres prédictions, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a parlé de « l’échec du leadership climatique » ajoutant que « les plus grands pollueurs du monde sont coupables de l’incendie criminel de notre seule maison».

Entre ces deux rapports du GIEC, il y a eu de multiples réunions de chefs d’État des pays industrialisés, des symposiums de dirigeants des grandes firmes multinationales, des assemblées de banquiers et d’investisseurs et d’innombrables promesses aussi vertes que vides. Les groupes de l’industrie, de l’énergie et du transport, c’est-à-dire les compagnies les plus riches et les plus puissantes, ont exigé et obtenu des aides publiques pour leur conversion verte. Ils ont promis l’arrêt de l’exploitation du charbon, le ralentissement de l’utilisation du pétrole, des transports moins polluants, moins nombreux et plus rationnels, moins de béton et plus d’herbe, et pourquoi pas les villes à la campagne. Rien n’a été fait, si ce n’est de misérables comédies tout justes bonnes à absorber des subventions. La planète sera invivable avant que ceux qui dirigent le monde aient pris le virage, si même ils le prennent un jour. Car chaque groupe capitaliste continue à chercher librement son profit, sans se soucier de l’intérêt général, de la vie des travailleurs, de la santé des populations, ni des pollutions éventuelles et des risques industriels. Chaque État continue à aider les capitalistes en général et les siens en particulier dans leur course au profit.

Le capitalisme a prospéré en envoyant les enfants d’Europe se tuer dans les mines et les filatures, et aussi en déportant des millions d’Africains. Il a poursuivi en ravageant la planète, de guerres coloniales en guerres mondiales. Il en est maintenant à faire fondre la banquise pour en tirer du pétrole, à saccager les dernières forêts tropicales, à transformer l’espace proche en décharge de satellites et, sur terre, à multiplier les zones de guerre et de misère. Pourtant, avant même que la planète devienne inhabitable pour cause de pollution généralisée et de dérèglement climatique catastrophique, elle peut redevenir un champ de bataille universel. Ainsi le rapport du GIEC, qui aurait il y quelques mois suscité les titres des journaux et les commentaires des responsables politiques, est-il éclipsé par la situation en Ukraine et les angoisses, bien plus immédiates, ressenties par les peuples.

Ce système social ne semble ainsi offrir, suivant les mots de révolutionnaires d’avant 1914, qu’une horreur sans fin suivie d’une fin dans l’horreur. Il faut plutôt le faire accoucher d’un monde nouveau, comme les travailleurs du monde entier entrés en révolution à partir de 1917 en avaient ouvert la possibilité.

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