Un accent particulier a été mis sur le chômage des 15-24 ans, qui reste très élevé (15,9 %), mais reculerait de 3,6 points. Pourtant, ces jeunes ont-ils réellement trouvé un emploi ? Rien n’est moins sûr. En effet, si le nombre des jeunes chômeurs a baissé de 209 000 par rapport à fin 2018, c’est surtout en raison de la hausse encore plus importante du nombre d’apprentis (+ 344 000), payés la plupart du temps en dessous du salaire minimum, et dont un tiers se retrouvent au chômage six mois après la fin de leur apprentissage.

L’autosatisfaction du gouvernement a quelque chose d’indécent, alors que des millions de travailleurs sont toujours au chômage ou en situation de sous-emploi. D’après Pôle emploi, les chômeurs de catégorie A (sans aucun emploi) étaient près de 3 102 000 au quatrième trimestre 2021 en France métropolitaine. Au total, ils étaient 5 368 000 à être comptabilisés par Pôle emploi, toutes catégories confondues. À ces millions de chômeurs, il faudrait encore ajouter 347 800 personnes dispensées de chercher un emploi, un nombre qui a presque triplé en vingt ans.

Le chômage reste une réalité pour une grande partie du monde du travail, privant des millions de femmes et d’hommes de la possibilité de gagner leur vie, permettant aux patrons d’exercer un chantage permanent, de refuser les augmentations de salaires et de détériorer les conditions de travail.

Pour éradiquer le chômage, il faudra embaucher massivement et répartir le travail entre tous, sans baisser les salaires. Cela, les travailleurs devront l’imposer par leurs luttes.