Ces cinq entreprises ont accumulé 23,7 milliards de dollars de bénéfice net en 2021 et détiennent entre leurs mains la somme gigantesque de 93 milliards de dollars de « cash-flow libre », c’est-à-dire d’argent disponible pour être réinjecté dans la sphère financière. La hausse du prix du pétrole, certes alimentée par la spéculation, a aussi des causes bien concrètes liées aux décisions prises dans les conseils d’administration de ces grands groupes capitalistes pour limiter la production. En effet, les investissements des compagnies pétrolières et gazières, qui s’étaient effondrés en 2020, n’ont pas redémarré : malgré la hausse des prix du baril de pétrole, ils seraient restés inférieurs de 20 % par rapport au niveau atteint avant la crise sanitaire. Les découvertes de nouveaux gisements sont tombées en 2021 au plus bas niveau observé depuis la Deuxième Guerre mondiale.

En fait, après avoir massivement réduit leurs investissements pendant la crise sanitaire afin de préserver leurs bénéfices et les dividendes versés, les majors font payer aux consommateurs le prix de la prétendue « transition écologique ». On ne pourra les empêcher de faire régner leur loi sur l’ensemble de la société qu’en se battant pour exproprier purement et simplement leurs actionnaires et placer ces entreprises sous le contrôle des travailleurs.