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- Lutte ouvrière n°2795
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Dans les entreprises
Au métro
Au métro, avant le 18 février, ça discutait déjà pas mal des salaires. Un autre sujet d’inquiétude était le nouveau « protocole conduite », présenté quinze jours plus tôt par la direction.
Il consiste en une série de nouvelles attaques contre les conditions de travail des conducteurs, sous prétexte de la mise en concurrence du métro, calquées sur le modèle des attaques contre les conducteurs de bus.
Beaucoup de conducteurs faisaient le lien entre ce « protocole conduite » et la proposition scandaleuse de la RATP de 0,4 % d’augmentation par mois, en disant : « Pour les salaires, il faut bloquer, ça servira aussi d’avertissement pour le protocole. » Les agents de station étaient aussi nombreux à vouloir faire grève, alors que ce secteur est généralement plus difficile à mobiliser, du fait de la dispersion des agents.
Sur les réseaux sociaux, c’était à qui annoncerait le taux de grévistes le plus élevé, les conducteurs faisaient connaître le taux de participation à la grève au fur et à mesure qu’on approchait du 18 février. D’ailleurs, sur certaines lignes, des conducteurs ont pu annoncer avant la direction qu’aucun train ne roulerait.
Comme d’habitude, l’encadrement a tout fait pour limiter les impacts de la grève. Il y est allé de son petit chantage, par exemple en menaçant les grévistes de ne pas valider leur candidature pour des stages permettant d’accéder au statut de maîtrise.
Ça n’a pas suffi, et la grève a été massivement suivie au métro. La RATP n’a pas pu faire tourner ses lignes sur la journée entière, exception faite des lignes 1 et 14, qui sont automatisées. Quand il y avait des trains, sur le RER par exemple, c’était des cadres qui avaient « pris le manche », et seulement aux heures de pointe. Sur les rares lignes de métro ouvertes aux heures de pointe, c’était la « réserve générale » qui roulait, des agents utilisés par la direction pour faire un peu tourner les lignes, comme ça avait déjà été fait pendant toute la grève contre la réforme des retraites.
Cette journée a rappelé l’ambiance qu’il y avait en 2019, quand on préparait la grève contre la réforme des retraites, et elle a remonté le moral de bien des travailleurs de la RATP.