Saint-Denis : un jugement qui donne raison aux habitants !02/02/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/02/2792.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Saint-Denis : un jugement qui donne raison aux habitants !

Vendredi 28 janvier, le juge prononçait la relaxe de deux jeunes de Saint-Denis, accusés d’incitation à l’émeute, outrage, rébellion et violences sur trois policiers. Le procureur avait pourtant requis un an de prison ferme et six mois de sursis contre l’un d’entre eux.

Ce jeune était le frère de Yanis, mortellement blessé suite à une course poursuite avec la police le 14 avril 2021, et décédé 49 jours plus tard de ses blessures. C’est à l’occasion de la veillée funèbre, le 4 juin, que son frère avait été accusé de rébellion. Cette veillée se terminait à 21 heures, heure du couvre-feu. Les habitants s’apprêtaient à partir quand la police est arrivée. Le frère de Yanis leur ayant demandé de s’en aller, il n’en avait pas fallu plus pour qu’elle intervienne violemment, usant même de gaz lacrymogènes dans la salle de veillée. Sept personnes avaient été blessées, dont une femme enceinte. Le frère de Yanis, coursé par la police, s’était réfugié dans un immeuble. Les policiers lui avaient claqué la porte sur la main.

Comme souvent dans ce cas, ce sont les habitants eux-mêmes qui ont été accusés de violences, sept personnes ont été placées en garde à vue. Pourtant aucune charge n’a été retenue contre cinq d’entre elles et les procès-verbaux des arrestations ont même disparu. Alors que les habitants diffusaient les vidéos des violences policières, la police n’a produit aucune preuve, bien que le quartier dispose de plusieurs caméras de vidéo-surveillance et que les policiers ont des caméras embarquées.

Trois d’entre eux ont prétendu avoir été blessés mais n’en ont apporté aucune preuve, pire, ils n’ont même pas daigné se présenter au procès. Malgré le réquisitoire particulièrement sévère du procureur, le juge n’a retenu aucune charge contre le frère de Yanis et a relaxé également son camarade qui n’avait pourtant pas d’avocat.

C’est une victoire pour la famille de Yanis qui réclame depuis des mois les vidéos sur la course poursuite ayant provoqué la mort de leur enfant. C’est également une victoire pour les habitants qui ont subi les violences de la police et ont déposé plainte contre cette dernière.

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