Renault ElectriCity – Douai : premier bulletin de paye, premier débrayage…02/02/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/02/2792.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault ElectriCity – Douai : premier bulletin de paye, premier débrayage…

Renault a créé Renault ElectriCity en regroupant trois usines du Nord : Douai, Maubeuge, Ruitz. Fin janvier, la première fiche de paye de cette nouvelle filiale devait remplacer les fiches de paye Renault.

La paye était évidemment très attendue, d’autant plus que l’avenir des salaires de la filiale inquiète. Déjà, on sait que les futurs embauchés seront payés à un taux inférieur à celui auquel sont payés les travailleurs actuels. La direction s’est seulement engagée à verser en 2022 « le même salaire qu’en 2021 ». Autrement dit, le salaire n’augmentera pas alors que les prix, eux, augmentent, et pas qu’un peu !

Un site permet de visualiser la fiche de paye. Jeudi 27 janvier, dans les ateliers, ça discutait ferme : il manquait entre 200 et 400 euros à chacun. Les syndicats de l’usine qui avaient unanimement signé la création de la filiale, pas fâchés de reprendre un ton plus revendicatif, ont dénoncé le non-respect des accords et ont appelé à une distribution de tracts le vendredi 28 janvier au matin devant l’usine. Le résultat a été six kilomètres de bouchon alentour, 600 travailleurs en retard et une bonne partie d’entre eux encore plus en retard car une fois garés sur le parking, ils rejoignaient les militants devant l’usine au lieu d’aller au travail.

Le jour même, la direction a dit comprendre « l’inquiétude manifestée auprès des managers » (traduire : « la colère manifestée par les travailleurs en débrayage »). Elle a expliqué que l’argent manquant correspondait aux « accessoires » – les primes de transport, de panier, les heures supplémentaires, la prime de nuit – qui, tous, seraient payés le mois suivant, fin février. Mais pour cette fois, elle s’engageait à verser l’équivalent des accessoires dès le 6 février pour compenser la perte. Il s’agissait, paraît-il, des « nouvelles règles ».

Les travailleurs ont montré clairement ce qu’ils en pensaient. 200 ou 400 euros dus et versés le mois suivant, ce n’est peut-être rien pour un gros salaire. Mais pour un salaire d’ouvrier, c’est une vraie perte. Renault ElectriCity promet un livret sur les nouvelles règles, comme si les ouvriers n’avaient pas compris. Mais justement si : ils ont bien compris qu’on voulait différer une partie de leur salaire, alors même qu’il faudrait au contraire augmenter ces payes qui ne permettent pas de vivre décemment.

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