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Leur société
Orpea : un gouvernement complice du scandale
Brigitte Bourguignon, ministre chargée de l’autonomie, est ébahie. Elle viendrait tout juste de découvrir les conditions de vie désastreuses de pensionnaires dans des Ehpad du groupe Orpea !
Interviewée sur France Inter le 1er février, Brigitte Bourguignon a dit combien la lecture du livre Les fossoyeurs lui a inspiré de « dégoût pour des pratiques qui (lui) échappent, de la compassion pour les familles, et puis pour les soignants et le personnel. » Un vrai culot de ministre !
Voilà des années que, régulièrement, les personnels et les parents de résidents témoignent des conditions catastrophiques qui règnent au sein de certains établissements.
Pour ne prendre qu’un exemple, en septembre 2018, dans une émission d’Envoyé spécial, un ancien directeur d’établissement du groupe Orpea disait déjà les pressions sur les salaires qui l’avaient conduit à remplacer les temps pleins par des mi-temps, un cuisinier racontait l’injonction à ne pas dépasser 4,22 euros par résident pour les quatre repas de la journée, pourtant facturés 100 euros par jour aux familles.
Et puis, il y a eu les rassemblements, les manifestations, les grèves du personnel des Ehpad pour dénoncer le manque d’effectifs, le lever-toilette-habillage-médicaments-petit-déjeuner en moins d’un quart d’heure, les repas mixés, les douches oubliées… Les conditions de travail imposées par la rentabilité financière, de fait, conduisent à la maltraitance. Seuls ceux qui ne voulaient pas savoir n’ont pas su.
La ministre, elle, n’aurait pas su et n’aurait découvert tout cela qu’à la lecture du livre. Elle a annoncé qu’elle recevrait les représentants du groupe Orpea, qu’elle va lancer deux enquêtes, qu’elle va agir. « Il faut taper fort, a-t-elle menacé, pour montrer qu’on ne fait pas n’importe quoi. » Elle a même affirmé que son souci a toujours été de surveiller ce qui se passe dans les Ehpad.
C’est se moquer du monde en tentant, bien mal, de cacher la complicité profonde de son gouvernement, et de ceux qui l’ont précédé, avec les capitalistes qui ont investi le secteur de la dépendance. Dans ce domaine comme dans les autres, tout est bon pour qu’ils puissent faire le maximum de profits, y compris au mépris total des conditions de vie des pensionnaires d’Ehpad.