Jeux vidéo : milliards virtuels et profits réels02/02/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/02/2792.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Jeux vidéo : milliards virtuels et profits réels

Capable, pour faire un bon coup, de mobiliser la moitié de ses liquidités, Microsoft a racheté l’éditeur américain de jeux vidéo Activision Blizzard, pour 68,7 milliards de dollars.

À la fin du processus de vente, en 2023, l’entreprise fondée par Bill Gates sera devenue la troisième mondiale en chiffre d’affaires dans le domaine des jeux vidéo, dans l’espoir que, en élargissant son marché à des jeux populaires comme Call of Duty ou World of Warcraft, elle captera une majorité des utilisateurs des 300 millions de consoles. L’action Activision a grimpé de 37 % à Wall Street à l’annonce du rachat, et même celle de l’éditeur de jeux concurrent français Ubisoft a pris des couleurs, les spéculateurs misant sur un possible rachat, qui n’a pas eu lieu.

Si les mondes des joueurs sont virtuels, les fortunes mises en jeu ne le sont pas, et encore moins les catastrophes financières que peut entraîner le tourbillon spéculatif. Pour preuve, le Nasdaq, l’indice boursier des valeurs technologiques, aurait chuté de 11 % depuis début 2022 et aurait même perdu 7 % en une semaine, entraînant un mouvement de panique des marchés, une perte de confiance dans le bitcoin, et une inquiétude fébrile sur les diverses places boursières.

Dans le mouvement de concentration où les gros mangent les moins gros, la valse des milliards peut enrichir de manière spectaculaire les financiers qui ont bien misé. Mais elle peut aussi entraîner un éclatement impromptu de la bulle spéculative. Elle entraîne aussi, comme chez l’éditeur de jeux californien, des menaces de licenciements.

Les capitalistes de la finance peuvent mobiliser les milliers de milliards en circulation permanente, à la recherche de placements aussi rentables qu’éphémères. Mais ce ne sont pas seulement, comme dans le jeu Candy Crush, des bonbons qu’ils écrasent au passage.

Partager