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- Lutte ouvrière n°2792
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Dans les entreprises
Dassault Aviation : toujours en lutte
Le mouvement pour les 200 euros continue dans la majorité des usines du groupe Dassault Aviation. La colère avait succédé à l’annonce quasi simultanée par la direction générale d’une nouvelle perte de pouvoir d’achat pour l’année 2022 et la publication en grande pompe du contrat pour 80 Rafale promis aux Émirats arabes unis.
Cette colère est toujours présente chez nombre de travailleurs.
La direction ayant fait le 25 janvier un simulacre de nouvelles négociations qui se réduisaient pour l’essentiel à ne rien lâcher, les travailleurs n’en ont pas été pas dupes. Au moins à Argenteuil, des dirigeants de la CGT du site ont bien mouillé la chemise dans les ateliers pour les présenter de façon positive, mais ils ont dû remballer la camelote de la direction pour retrouver dès le lendemain un ton qui paraissait alors plus combatif.
Cependant, mardi 1er février, après avoir réaffirmé la nécessité d’obtenir les 200 euros mensuels, la CGT annonçait son intention de faire voter les grévistes dès que Dassault ferait « des propositions raisonnables ». Il faudra donc que la détermination des travailleurs qui débrayent depuis plus de six semaines dans cinq usines du groupe aille au-delà de celle du syndicat qui semble surtout pressé de trouver une porte de sortie.
Les travailleurs ont toutes les raisons d’exiger 200 euros d’augmentation. Dassault Aviation annonçait par exemple dernièrement avoir reçu en 2021 quelque 57 millions d’aides publiques au nom du « quoi qu’il (nous) en coûte ». C’est l’équivalent de 600 euros par mois et par salarié. Pourtant, pour le seul premier semestre de 2021, l’entreprise avait déjà fait quelque 265 millions de bénéfices, et ils s’annoncent des plus plantureux pour l’année entière !
Macron distribue ainsi l’argent de l’État aux actionnaires, pour l’essentiel le clan Dassault, déjà assis sur un tas d’or.
Alors même qu’un nouveau contrat Rafale avec l’Indonésie serait, selon la presse financière, sur le point d’être conclu, les travailleurs ont dès maintenant les armes en main pour défendre leurs intérêts propres : 200 euros net en plus sur le salaire, c’est toujours ce qu’ils exigent.