Bavure policière : couverte par la justice02/02/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/02/2792.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Bavure policière : couverte par la justice

Un adolescent a fini devant le juge après avoir été tabassé chez lui par un policier, et sa mère, qui a filmé la scène, a été condamnée. C’est ainsi que la justice vient de se rendre complice d’une bavure policière.

Au Chesnay, dans les Yvelines, en novembre dernier, la police recherchait une jeune fille en fugue dans l’appartement de la famille de son petit ami âgé de quinze ans. L’altercation avec la police s’était traduite pour ce jeune par des ecchymoses et un nez cassé. Immédiatement après, le policier violent s’était justifié : « J’ai dû lui casser le nez parce qu’il ne faisait que bouger. »

La mère ayant filmé la scène avait immédiatement saisi l’IGPN, censée enquêter sur les bavures. Toutefois ce n’est pas le policier violent qui va devoir s’expliquer devant un juge le mois prochain, mais le garçon qui est accusé de rébellion, d’injures et de menaces de mort.

Lorsque fin janvier, cette bavure a été révélée par la presse, la procureure de la République de Versailles a adopté une posture d’indignation : « Dès que mon attention a été attirée sur ce dossier, j’ai saisi l’IGPN .» C’est inexact, car deux mois et demi auparavant, le parquet de Versailles était déjà parfaitement au courant de la vidéo prise dans l’appartement. La mère avait même été gardée à vue à la mi-novembre pour avoir fait connaître la vidéo sur Internet, la police n’aimant pas que l’on montre sa brutalité. C’est cette femme de 54 ans qui a été reconnue coupable de violences volontaires et qui a dû verser 2 800 euros à cinq policiers.

Mettre en cause les victimes pour faire passer une bavure sous le tapis est une méthode classique du tandem police-justice.

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