Europe : le virus de la désunion22/12/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/12/2786.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Europe : le virus de la désunion

Le nouveau développement de la contamination plonge les États des pays riches, en particulier européens, dans la cacophonie. L’affolement l’emporte alors que les services de réanimation dans les hôpitaux se remplissent.

Le retard de vaccination dans le monde favorise l’apparition de nouveaux variants, mettant à mal les traitements et vaccins conçus pour combattre l’épidémie. Alors que l’OMS misait sur la livraison de deux milliards de doses avant fin 2022 aux pays pauvres, 560 millions de doses seulement ont été distribuées dans 144 pays. Dans certains, le taux de vaccination est toujours de 3 %. La majorité des pays riches se sont opposés à la levée des brevets qui permettrait de développer la vaccination dans le monde entier. Et les fabricants de vaccins privilégient les États qui peuvent payer. Quant aux États européens, à l’image de la France, ils n’ont même pas augmenté leur capacité hospitalière. C’est donc le retour à des mesures moyenâgeuses, adoptées qui plus est dans le plus grand désordre.

En Europe, chaque pays prend ses propres mesures plus ou moins en contradiction avec les règles communes adoptées. Ainsi, selon la destination, le passe sanitaire ne suffit plus pour voyager. L’Italie, la Grèce, le Portugal et l’Irlande demandent désormais un test négatif en plus du passe sanitaire européen.

La perplexité de la population s’accroît devant la multiplicité des mesures. Les Pays-Bas confinent, l’Irlande impose un couvre-feu, le Danemark ferme certains lieux de convivialité. Le Portugal prolonge les vacances scolaires alors que les Pays-Bas ont anticipé d’une semaine la fermeture des établissements. Chacun durcit le dispositif de contrainte anti-Covid à sa façon, comme si le virus passait certaines frontières et pas d’autres.

Ce désordre amplifie la méfiance, d’autant plus que bien des mesures répondent à des nécessités autres que sanitaires. Ce n’est pas seulement en France que la pandémie est utilisée politiquement par les gouvernements, qu’elle sert de moyen de pression sur les salariés ou au contraire que la complaisance vis-à-vis du patronat conduit à stopper les mesures anti-Covid à la porte des entreprises.

Les petits calculs politiciens comme la volonté de contrôler la population l’emportent sur toute politique rationnelle pour lutter contre le coronavirus. De quoi fissurer une Union européenne qui, il est vrai, n’avait pas besoin de cela.

Partager