Épidémie : impuissance gouvernementale24/11/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/11/_P3-2_Corona_urgences_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C66%2C800%2C517_crop_detail.jpg

Leur société

Épidémie : impuissance gouvernementale

Alors qu’une nouvelle flambée de l’épidémie se manifeste dans plusieurs pays européens, dont la France, le gouvernement garde le cap : ne rien faire qui entrave la réalisation du profit capitaliste, continuer à faire des économies sur le service public, se présenter en recours universel tout en rappelant à la population qu’elle n’a qu’à lui obéir.

Illustration - impuissance gouvernementale

Le gouvernement Macron-Castex, pas plus que la plupart de ceux qui dominent le monde, n’a pas recruté massivement dans la santé publique, ni ouvert des lits et des hôpitaux, formé des soignants, envoyé des gens capables et convaincants visiter les personnes isolées, perdues ou inquiètes. Lorsque l’épidémie les a submergés, leur seul recours a été, comme au Moyen âge, le confinement. Aucun non plus n’a mis les moyens suffisants, matériels et humains, pour convaincre du bien-fondé de la vaccination : la menace est évidemment moins coûteuse et enseigne une leçon supplémentaire aux travailleurs. Tous se sont inclinés devant les grands laboratoires, soumettant la production des vaccins à leurs conditions et aux lois des profits capitalistes.

Le vaccin étant avant tout considéré comme une marchandise, il est réservé à ceux qui peuvent payer. Sept milliards de doses ont bien été produites, mais la moitié de l’humanité n’est toujours pas vaccinée, laissant ainsi au virus un vaste champ d’action et d’énormes possibilités de mutation. Après tout, si cela conduit à vendre une nouvelle dose tous les six mois à la fraction solvable de la population mondiale, c’est tout bénéfice pour Pfizer, Moderna et les autres.

En France, les soignants, du professeur de médecine à l’aide-soignante débutante, ont dit et répété que l’hôpital public était à bout, saboté par les gouvernements successifs. Aujourd’hui même, ils préviennent qu’une nouvelle vague de malades du Covid ne pourrait être absorbée qu’en décommandant les autres soins. Ils ont maintenant évalué ce qu’ont coûté les vagues précédentes aux patients dont les hospitalisations ont dû être différées. Le gouvernement n’en continue pas moins à fermer des lits, programmer des économies dans les hôpitaux, bloquer les recrutements. Rien ne change, si ce n’est en pire.

À l’approche de la nouvelle vague, que le porte-parole du gouvernement qualifie de fulgurante, le ministre de la Santé, le directeur des hôpitaux de Paris, le président de la République lui-même vont répétant qu’ils ont fait au mieux, que le taux de vaccination est au plus haut. Sans doute espèrent-ils tout simplement que, par miracle, la pandémie passe à côté, préservant leur image d’hommes d’État responsables et recyclables pour une nouvelle occasion.

Une telle incapacité, répétée de vague en vague et de pays en pays, n’est ni congénitale, ni politique. Elle est sociale. Enfermés dans la défense des intérêts étroits de leur classe, les dirigeants du monde capitaliste se révèlent aussi incapables dans la lutte contre l’épidémie que pour tout le reste, qu’il s’agisse du changement climatique ou de la crise tout court.

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