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Leur société
Macron à l’écran : changez de programme !
Mardi 9 novembre, à l’heure solennelle du journal télévisé, Macron s’apprêtait à regarder la France au fond des yeux pour la neuvième fois depuis le début de la pandémie.
En campagne pour sa réélection, le président sortant veut sans doute s’afficher encore une fois en protecteur du pays et organisateur de la lutte contre le virus. Mais qu’ont donc fait le président et ses ministres sur ce terrain, depuis deux ans ? Ils ont d’abord permis, très rapidement et très largement, aux grandes entreprises de conserver et même d’augmenter leurs profits, par toutes sortes de subventions directes et indirectes. Ils ont aussi encouragé et organisé de fait l’enrichissement scandaleux des grands laboratoires pharmaceutiques. Ils ont, en revanche, continué à réduire les moyens de la santé publique, alors que les soignants prenaient tous les risques et se dépensaient sans compter. Ils ont de plus profité de cette période pour donner des armes répressives supplémentaires au patronat et à l’État, pour soumettre un peu plus la population à l’administration et pour jouer l’éternelle comédie de l’union nationale. L’obligation du passe sanitaire sous peine de suspension de salaire, appliquée aux soignants et à certaines catégories de travailleurs, décrétée par Macron lors de sa précédente intervention, résume cette politique.
En même temps qu’il rend service aux profits privés et à l’ordre social, Macron défend bien évidemment ses propres intérêts et ceux de sa coterie. L’exercice est délicat car, aussi satisfait que le grand patronat puisse l’être de son serviteur, il ne suffit pas à faire son élection. Macron tente donc depuis des semaines de compenser la haine qu’il suscite justement dans l’électorat populaire par une série de promesses, de visites, de mesurettes, de déclarations. Il s’est ainsi adressé successivement aux hôteliers, aux défenseurs des animaux, aux chasseurs, aux admirateurs des astronautes, etc. Parlant à l’ensemble de l’électorat, à l’occasion d’un discours à 20 heures, ou s’adressant à un groupe ciblé, Macron n’a en fait qu’un seul message : jusqu’ici ça va, et pour demain c’est moi, ou alors Le Pen, voire Zemmour.
En fait, le pouvoir actuel subit le sort de ceux qu’il a remplacés, les vieux partis de gouvernement, épuisés à force de mensonges, de cadeaux au grand patronat et de coups portés aux travailleurs. Macron tente de s’en sortir en multipliant les interventions télévisées et les roulements de tambour pour montrer qu’il est le chef. Mais, à trop vanter un produit périmé, on décrédibilise tout le magasin.