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Dans le monde
COP26 : un climat de blablabla
Vendredi 5 novembre à Glasgow, et le lendemain dans 200 villes de la planète, des milliers de manifestants, majoritairement des jeunes, ont crié leur peur de l’avenir et exhorté les dirigeants du monde à agir contre le réchauffement climatique.
Ces manifestations appelaient à mettre la pression sur les représentants des États réunis à Glasgow pour la COP26 (la vingt-sixième conférence des Nations unies sur les changements climatiques) afin qu’ils prennent les bonnes décisions pour limiter le réchauffement du climat qui menace l’humanité.
À Paris, sur la banderole qui tapissait l’esplanade devant l’Hôtel de Ville, les visages de dirigeants du monde entier étaient affichés avec des images d’incendies et d’inondations en arrière-plan. Ailleurs, sur des pancartes, on lisait « Pas de nature, pas de futur ! », « Sa maison fond [celle de l’ours blanc], la nôtre brûlera », « Les humain.e.s polluent, les animaux meurent », « Tous réfugié.e.s climatiques », « En finançant charbon, gaz et pétrole, les banques tuent », « COP26, ras le bol du blabla et des vanités, place à l’action ! »
Les jeunes sont inquiets de l’avenir. Au mois de septembre, une étude appuyée sur un sondage auprès de 10 000 jeunes âgés de 16 à 25 ans dans dix pays (Australie, Brésil, États-Unis, Finlande, France, Inde, Nigeria, Philippines, Portugal et Royaume-Uni) concluait que les trois quarts d’entre eux jugent le futur « effrayant ». Certes, il n’est pas facile de le peindre en rose, mais il est totalement illusoire de penser que des pressions sur les gouvernements pourraient faire baisser l’émission des gaz à effet de serre.
Il n’est que de se souvenir de la COP21. En 2015, à l’occasion de la 21e session de la grand-messe climatique, des dirigeants du monde avaient promis-juré que tout allait changer. Ils avaient même signé l’accord de Paris, s’engageant à prendre des mesures pour maintenir le réchauffement climatique sous la barre de 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle.
Six ans plus tard, rien n’a changé, les émissions de gaz à effet de serre n’ont pas cessé d’augmenter.
Il ne peut pas en être autrement. Tous les États sont au service de leurs industriels. Pour eux, il n’est pas question que les besoins de l’humanité deviennent le critère de l’utilisation des ressources énergétiques. Seuls comptent les résultats financiers des capitalistes.
La militante écologique suédoise Greta Thunberg a raison d’affirmer : « Les conférences climatiques sont une célébration de deux semaines du « business as usual » [des affaires qui continuent] et du blabla. » Oui, comme elle l’affirme, « les espoirs des jeunes ont été noyés dans des promesses creuses ». Pour que de véritables changements soient possibles, il faudra que la jeunesse révoltée et les travailleurs renversent la machine à profits.