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Dans le monde
Tesla : un soufflé à mille milliards
La voiture électrique du groupe Tesla, vendue au prix de base de 43 800 euros, bien plus pour les versions les mieux équipées, est devenue la voiture la plus vendue en Europe.
Auparavant, c’était la Golf de Volkswagen ou la Clio de Renault, à 15 300 euros. Mais dans la partie la mieux lotie de la population européenne, on peut avoir les moyens. En même temps, la capitalisation boursière de Tesla vient de dépasser la barre des 1 000 milliards de dollars. Cela permet à son patron, Elon Musk, de devenir l’homme le plus riche du monde, détrônant Jeff Bezos, patron d’Amazon. Mais, si l’on compare les effectifs de salariés, le montant du capital réel, celui des machines, des réseaux et des usines du groupe Tesla à ceux des autres grands de l’automobile, il y a de quoi s’interroger sur la nature de cet engouement boursier.
Les deux premiers géants mondiaux de l’automobile sont Volkswagen et Toyota, tous deux implantés dans le monde entier et contrôlant des centaines d’usines et dépôts. Volkswagen compte 369 000 salariés, et Toyota 662 000. Tesla, avec 70 700 salariés, se situe dans le peloton de queue, non seulement des constructeurs automobiles, mais des principaux équipementiers. Volkswagen ne capitalise pourtant que 150 milliards de dollars. Mais ce qui est le plus significatif est que la capitalisation boursière de Tesla, déjà totalement surévaluée, se montait en 2020 à 280 milliards de dollars. En un an elle a été multipliée par quatre, sans que l’entreprise ait fondamentalement changé. Tout montre qu’il y a là une envolée spéculative incontrôlée.
Ce qui a changé et s’est démultiplié est la richesse des grands capitalistes, qui ne savent plus que faire des fortunes qu’ils accumulent sur le travail de milliards de prolétaires. Par leurs spéculations, ils font démesurément monter le prix des œuvres d’art, des logements princiers, des yachts et des entreprises qui savent les séduire. Au risque évidemment d’un krach financier. Mais que leur importe ?