Grenoble : enfants handicapés, familles et salariés maltraités13/10/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/10/2776.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Grenoble : enfants handicapés, familles et salariés maltraités

À Grenoble, le 6 octobre, à l’appel des associations, plusieurs centaines de familles accompagnées de leurs enfants handicapés et des professionnels de ce secteur médico-social se sont rassemblées devant la préfecture.

Il s’agissait de dénoncer le manque de personnel dans les établissements spécialisés qui accueillent leurs enfants.

En effet, confrontées à un effectif insuffisant, les structures en arrivent à renvoyer des enfants à la maison. Ainsi, une mère d’un enfant polyhandicapé a pu rester bloquée des journées dans sa tour HLM, l’ascenseur étant en panne, avec son enfant qui ne tient pas en place et s’automutile.

Quant aux salariés du secteur, épuisés par un travail difficile et physique, ils doivent pallier le manque de personnel et la diminution des budgets, qui se traduisent par moins de sorties ou de séances de rééducation. Les arrêts maladie sont fréquents et le turn-over des remplaçants n’arrange pas les choses car les enfants fragiles ont du mal à s’adapter.

Le recrutement de personnel qualifié reste un problème vu la faiblesse des salaires et la pénibilité de ces métiers pourtant indispensables. Par exemple, une aide éducatrice gagne 1 500 euros net par mois, après dix ans d’ancienneté. Excepté une partie des soignants de la profession, les autres catégories de personnel telles que les éducateurs, aides-éducateurs, administratifs, certains paramédicaux ou personnel d’entretien, ont été les oubliés du Ségur de la Santé, et cette injustice ne passe pas.

Dans différents départements, ces travailleurs, soutenus par les familles, se sont déjà fait entendre par des journées de grève et de mobilisations. L’État et les institutions continuent de faire la sourde oreille d’autant qu’ils peuvent arguer des dysfonctionnements dus au manque de personnel pour inciter au maintien à domicile des enfants, une idée dont l’écho se fait de plus en plus entendre et qui est tout simplement ignoble.

La mobilisation continue et, comme l’a affirmé un parent : « Nous ne vous laisserons jamais fermer nos établissements, créés au départ par les familles. »

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