Embauche : une prétendue crise et son utilisation13/10/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/10/2776.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Embauche : une prétendue crise et son utilisation

Il ne se passe pas de semaine sans qu’on entende la petite musique gouvernementale, relayée par les médias, évoquant ces secteurs qui ne parviendraient pas à recruter alors qu’il y a tant de chômeurs.

Après l’hôtellerie, la restauration et le bâtiment, c’est le patronat du secteur du transport routier qui s’inquiète. Il manquerait 40 000 à 50 000 salariés selon la Fédération nationale des transports routiers (FNTR).

« Nous avons fait une enquête […] pour savoir s’ils [les adhérents du syndicat patronal du transport routier] recrutent aujourd’hui et s’ils ont des difficultés de recrutement. Les taux de réponse sont : 19 % des entreprises ayant répondu recrutent sans difficultés contre 44 % d’entre elles qui recrutent avec des difficultés », a déclaré Éric Chevée, vice-président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME).

« Pour trouver des chauffeurs, il faudrait déjà les payer convenablement », a répondu Patrice Clos, le secrétaire général de la Fédération des transports Force ouvrière et chauffeur durant vingt ans. Et d’ajouter que « autrefois, le coefficient 150, cela voulait dire une fois et demie le smic… Depuis 2004, le patronat n’a pas cessé de dévaluer les salaires. Le chauffeur qui fait le plein d’heures supplémentaires gagne 2 000 euros net, plus quelques frais remboursés ».

Cela intervient dans le contexte des attaques contre les droits des chômeurs avec la réforme de l’allocation chômage. Macron l’a justifiée en affirmant qu’il ne faudrait pas gagner plus au chômage qu’à travailler. Le site officiel Vie publique fait état d’une étude de la Dares sur les difficultés de recrutement, publiée le 1er octobre 2021, qui met en avant, entre autres causes, les « revenus de remplacement (chômage, minima sociaux) trop peu incitatifs à la reprise d’emploi ». On ne peut être plus clair.

Cette propagande orchestrée par le pouvoir pour le plus grand bonheur du patronat est une pression pour que les travailleurs acceptent n’importe quel travail payé à n’importe quel salaire. Elle vise aussi à diviser les travailleurs entre eux, entre ceux qui sont au chômage et ceux qui, pourrait-on dire, ne le sont pas encore.

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