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Dans les entreprises
Renault-Cléon : contre le plan de compétitivité, des rassemblements réussis
À l’usine Renault de Cléon, lundi 4 octobre, à l’appel de la CGT et de la CFDT, 210 travailleurs ont débrayé le matin, 220 l’après-midi et plus de 70 dans l’équipe de nuit.
Ces travailleurs protestaient contre de nouvelles attaques de Renault, qui prétend faire signer aux organisations syndicales un nouveau plan de compétitivité « pluri-annuel » pour 2022-2024.
Alors que l’heure est à la fermeture d’usines, comme à Choisy, à Flins ou ailleurs dans le monde, ce nouvel avatar des précédents plans Renault dits de compétitivité, présentés comme la solution pour conserver les sites et les emplois, a de quoi susciter une vraie colère. Il y a quelques mois, la direction de Renault avait déjà annoncé un important plan d’économies avec la suppression de 15 000 postes dans le groupe dont 4 600 en France.
Mais Renault veut à présent accentuer ses attaques. Sa direction a donc entamé depuis peu une série de « discussions » avec les organisations syndicales, où elle a annoncé la couleur en présentant ce nouveau plan. Tout récemment, une nouvelle saignée de 2 000 emplois dans le pays a été annoncée, parmi les postes administratifs et dans les bureaux d’études, principalement à Lardy et au Technocentre de Guyancourt.
Avec ce plan, la flexibilité des horaires augmenterait encore dans les usines, les salaires seraient bloqués et la rémunération des heures supplémentaires baisserait. La direction ajoute une arnaque indirecte, avec la suppression du paiement de la pause quotidienne de 20 minutes, ce qui ferait perdre sept heures de salaire par mois. Elle passerait le paiement de cette pause en « garantie accessoire », partie du salaire qui diminuerait à chaque augmentation éventuelle. Cela revient à bloquer toute augmentation pour les embauchés ; quant aux intérimaires et aux futurs embauchés, ils verraient, eux, leur salaire diminuer de 4.5 %.
Les débrayages des travailleurs de Cléon avaient été préparés par deux jours de discussions incessantes, jeudi 30 septembre et vendredi 1er octobre. Le 4 octobre, ils n’étaient pas étonnés de se retrouver à plusieurs centaines à discuter ensemble, en assemblée générale. Tous étaient contents d’avoir manifesté, car ils n’avaient pas vécu de tels rassemblements depuis longtemps. Ils se sont ensuite retrouvés devant le bâtiment de la direction… devenue évidemment invisible.
À l’unanimité, tous ont voté de se retrouver de nouveau en assemblée la semaine suivante, avec l’objectif d’être encore plus nombreux.