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- Lutte ouvrière n°2773
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Editorial
Pas de promesses électorales, : un plan de combat pour les travailleurs !
C’est reparti pour un tour ! La campagne présidentielle est lancée et les promesses pleuvent de tous les côtés. Augmentations de salaire, nationalisation des autoroutes, créations d’emplois, réindustrialisation, démagogie sécuritaire ou identitaire : les politiciens essaient d’appâter l’électeur populaire avec tout et n’importe quoi.
Les promesses sont d’autant plus nombreuses que ceux qui posent en homme ou femme providentiels sont pléthore, à gauche comme à droite. Le Pen pourrait même être doublée sur son extrême droite par Zemmour et sa bile raciste.
C’est un cirque écœurant ! Tous ceux qui nous promettent le grand changement appartiennent à des partis qui ont été au pouvoir ou qui dirigent aujourd’hui des villes, des départements et des régions où ils ne cherchent même pas à appliquer le dixième de ce qu’ils promettent. Au contraire, quand ils gèrent à un niveau ou un autre, ils agissent comme n’importe quel exploiteur. Les employés territoriaux auxquels des mairies de gauche, de droite comme d’extrême droite suppriment des jours de congés en font l’amère expérience.
Les femmes et les hommes des classes populaires sont bien placés pour savoir qu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Tous les travailleurs précaires, les intérimaires qui sont renvoyés du jour au lendemain et vivent dans l’insécurité permanente, ceux qui sont en invalidité, les femmes qui s’occupent seules de leurs enfants en savent quelque chose.
C’est aussi vrai de ceux qui se battent contre les fermetures d’usine. C’est vrai des ouvriers des fonderies, qui ferment les unes après les autres. C’est vrai des salariés de Renault ou d’Airbus, qui sont menacés par des milliers de licenciements.
Dans l’automobile, le patronat impose des semaines de chômage partiel à cause de la pénurie de puces électroniques. Les ouvriers, qui n’y sont pour rien, se retrouvent avec des payes amputées et à devoir rendre des jours de congés. Aucun des candidats qui nous bercent de beaux discours n’y trouve rien à redire. Toyota, Renault ou Stellantis-PSA devraient pourtant prendre sur leurs profits pour garantir intégralement le salaire des ouvriers !
Oui, face aux attaques patronales, aux suppressions d’emplois, à l’aggravation des rythmes de travail, aux bas salaires, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Alors, il ne faut pas leur raconter d’histoires !
Augmenter les salaires et imposer leur indexation sur l’inflation réelle, et pas celle officiellement calculée par le gouvernement ? C’est une question de combat ! Créer des emplois, répartir la charge de travail plutôt qu’en rajouter à ceux qui en ont déjà trop ? Il faudra l’imposer contre les capitalistes.
Ce sont nos intérêts contre les leurs, nos emplois et nos salaires contre leurs profits, nos conditions de travail contre leurs sinécures. Tant que la bourgeoisie sera seule à donner les coups, les milliards iront aux dividendes et aux caprices de riches. Alors, le monde du travail n’a pas besoin de promesses électorales, mais d’un plan de combat.
La seule perspective pour les travailleurs est de s’organiser et d’agir collectivement pour inverser le rapport de force. Cela ne peut passer que par le retour des luttes massives. Nous n’aurons rien et nous ne pourrons même pas nous défendre sans retrouver le chemin des manifestations, des grèves et des occupations d’usine à l’échelle de l’ensemble du monde du travail.
Il ne faut pas rester spectateur face à cette farce électorale. Les travailleurs en colère doivent le dire et affirmer leurs intérêts. La journée de mobilisation du mardi 5 octobre, appelée par la CGT, FO, FSU et Solidaires, en offre l’occasion. Loin d’un véritable plan de combat, il s’agit d’une journée sans lendemain et sans objectifs précis, mais on peut la mettre à profit pour discuter de ce qui serait nécessaire pour stopper l’offensive patronale.
Ce sera aussi l’occasion de discuter de cette société, féroce pour ceux qui la font marcher, et douce aux profiteurs et aux irresponsables qui la dirigent.
Aucune élection ne mettra fin à l’exploitation, à la lutte de classe. La présidentielle ne changera rien au capitalisme, qui nous condamne aux crises, au pillage et à la destruction de la planète, mais aussi à cette guerre économique qui est l’antichambre des guerres tout court. Ce système, il ne faut pas chercher à l’encadrer ou à le réguler, il faut le renverser, et il appartient aux travailleurs, à tous ceux qui sont aujourd’hui mal payés, méprisés, humiliés, de changer cet ordre social.
Je suis candidate à la présidentielle pour défendre cette perspective-là. Ceux qui la partagent pourront affirmer que le camp porteur d’avenir est le camp des travailleurs ; que le seul programme qui vaille, c’est un programme de luttes.
Bulletins d’entreprise du 20 septembre 2021