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Dans le monde
Liban : un nouveau gouvernement de pillards
Treize mois après l’explosion meurtrière du port de Beyrouth, qui a poussé l’ancien cabinet à la démission, un nouveau gouvernement a été formé le 9 septembre au Liban.
C’est Najib Mikati, l’homme le plus riche du pays et deux fois Premier ministre dans le passé, qui a formé ce gouvernement, après des tractations entre les forces politiques traditionnelles, sous la supervision des puissances régionales et internationales.
Aux manettes se retrouve donc la même classe politique qui domine le pays depuis la guerre civile en 1990 et qui, par sa corruption, sa gabegie et son clientélisme, est la responsable directe du désastre économique qui touche le pays depuis deux ans : la livre libanaise a perdu 90 % de sa valeur et l’hyperinflation pousse plus de 75 % de la population libanaise sous le seuil de pauvreté, en enrichissant au passage les spéculateurs liés à cette classe politique.
C’est ce gouvernement, salué par la France, l’Union européenne et les États-Unis, qui est censé « s’attaquer aux problèmes de la corruption et du gaspillage des deniers publics », selon le porte-parole du FMI, condition pour obtenir une aide de 11 milliards de dollars.
On peut d’ores et déjà être sûr qu’il ne restera de cette mission que le volet relatif aux mesures d’austérité contre la population. Quant aux 11 milliards, la population libanaise ne doute pas qu’ils finiront dans les poches de cette caste polico-économique, de la même façon que toutes les aides internationales précédentes. C’est ainsi que, sur les réseaux sociaux, le gouvernement porte déjà le surnom du « gouvernement qui veut voler les millions », inspiré du nom de la version arabe de l’émission « Qui veut gagner des millions » et dont le présentateur vedette a été choisi comme ministre des Communications.